• 16 JUILLET 1942

    16 JUILLET 1942

    INTERIEUR DU VEL D'HIV

    16 JUILLET 1942

      

      

      

      

      

      

      

      

    16 JUILLET : DU BON COTE DES MAUVAIS SOUVENIRS…

     

    Il est de bon ton de se souvenir, mais se souvient-on bien de tout ? Il est bien de se souvenir de ce funeste 16 JUILLET 1942, un jour où des français parquèrent d’autres français dans le vélodrome d’hiver à Paris. Cela afin de les livrer à leurs bourreaux, à l’occupant nazi et à sa « solution finale ». Après 51 ans, nous avons décidé de commémorer ce jour, le président a décidé ! Le même qui fleurit chaque 11 novembre, la tombe du maréchal Pétain. Ce chef de l’ « Etat Français » qui trônait à Vichy et est l’ordonnateur de la triste rafle. Décret de rachat ou pas, cette commémoration a tardé. Depuis un certain temps, il était fait plus de publicité aux thèses révisionnistes qu’à la réalité des persécutions racistes et antisémites lors de la dernière guerre.

     

    Tous les 16 Juillet seront dorénavant consacrés à ne pas perdre cette mémoire qui fût et est trop souvent encore défaillante. C’est bien ! C’eût été encore mieux, si cela eût décidé d’un nouveau jour férié. Un jour de deuil national pour l’autocritique de ce drame franco-français. Mais ces jours là sont réservés aux victoires, pas aux sombres histoires. Alors passons…

     

    Il faut se souvenir de ce jour infâme entre les jours infâmes, de l’acte de cette police française de 1942 qui pour se « laver » en 1944, se découvrira, comme beaucoup, des airs de résistante. Question de mode, question de facilité. Mais les juifs déportés, eux, ne sont jamais revenus dans leurs foyers. Pas comme ces gendarmes qui sous couvert de menus services aux F.F.I ou aux F.T.P., obtiendront après leur crime contre l’Humanité des brevets de résistance qui les rendront intouchables. Oh, ils ne sont pas les seuls, quand la plupart des importants fonctionnaires de Vichy restèrent en place sous l’intérim du général De Gaulle, et après. Se souvient-on de cette amnistie générale, raison d’Etat oblige ? Alors que tous ces gens, depuis 1940, avaient trempé jusqu’au cou par lâcheté, par fanatisme, par idolâtrie du maréchal Pétain, dans le régime de l’ « Etat Français ». Transmetteurs d’ordres sordides, divulgateurs de lois sales, procurateurs de l’assassinat légalisé, il est vrai qu’il n’y avait pas assez de prisons pour ce « beau monde » et l’on avait trop besoin de lui dans les ministères pour la grande œuvre gaullienne. L’on sait que les ronds de cuir suivent la politique de l’Etat, d’autant qu’ils ont toujours eu la sécurité de l’emploi. Mais il est quand même extraordinaire et révélateur des mentalités que seul le menu fretin ait « payé » lors de l’Epuration officielle. De cela, il faut se souvenir aussi.

     

    Un autre souvenir livresque me vient aussi à l’esprit. (Je n’ai pas connu cette époque, les livres me l’apprennent). L’Holocauste choque, traumatise, il plane sur la conscience humaine. Mais à l’époque, n’y avait-il pas deux sortes de « juifs » ? Ceux que leur condition d’ouvriers, de commerçants, etc., condamnait et ceux que leur fortune sauvait ? Non, je ne m’égare pas vers des idées qui ne sont pas les miennes. La vérité veut que l’on se souvienne aussi de cela. Il y a partout des renégats, et il y a des juifs qui ont travaillé pour la Gestapo, des juifs qui ont livré leurs coreligionnaires aux exterminateurs, et pas seulement pour sauver leur peau. Cela aussi, il ne faut pas l’oublier.

     

    Que chaque 16 Juillet, l’on pense à tout cela, que l’on médite sur cette triste époque et bien au delà du martyre d’un peuple. Je sais qu’il est rare que l’homme retienne les leçons de son passé, mais cette décision d’instaurer cette date de souvenir, loin de la polémique, me semble une bonne chose.

     

    JLB le 4 Février 1993

    « SMIC CITYCHRONOLOGIE du 11 août au 25 août 1792 »

    Tags Tags : , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :