• DEUX MILLE ANS 

     

    Informatique et robotique,

    science et nucléaire,

    expériences biochimiques

    et populations sédentaires,

     

    LE TEMPS A DEUX MILLE ANS

    DEUX MILLE ANS.

     

    L’Homme a piétiné la Lune,

    des avions sillonnent le Ciel,

    personne n’a plus peur de la brume,

    et le Progrès pousse exceptionnel.

     

    TORRENTS DE BOUE ET UNIVERS DE SANG

    LE TEMPS A DEUX MILLE ANS.

     

    Famines des tiers-mondes,

    églises et religions,

    espace parcouru de sondes,

    on explore la mer et ses bas-fonds.

    Les civilisations se côtoient,

    richissimes et faméliques.

    Le tonnerre toujours foudroie,

    mais aujourd’hui, il est atomique.

    Des catastrophes écologiques,

    polluent les fleuves, pourrissent les terres.

    Des pays sont apocalyptiques,

    ruinés humainement de misère.

     

    MONTAGNE DE HAINE, CONFLITS PERMANENTS,

    LE TEMPS A DEUX MILLE ANS

    DEUX MILLE ANS.

     

    Cinq milliards d’êtres survivent,

    au cœur de centre urbains surpeuplés.

    Les campagnes sont en friches

    et les déserts continuent d’avancer.

     

    LE TEMPS A DEUX MILLE ANS

    DEUX MILLE ANS.

     

    Le Monde entier est militaire,

    quelle chimère, que la Liberté,

    sur une terre fonctionnaire,

    électronique et sécurité,

    haute surveillance répressive,

    pays soumis au plus riches.

    Les crises sont successives.

    Le langage est celui des chiffres.

    L’Homme parle avec des machines.

    Valet de l’ordinateur,

    parti depuis longtemps de l’usine,

    il a perdu son âme et son cœur.

     

    FILES D’ETRES S’ENTRETUANT,

    LE TEMPS A DEUX MILLE ANS

    DEUX MILLE ANS.

     

    Sa chevauchée fantastique,

    jusqu’au crépuscule final,

    se continue mirifique,

    d’humanités infernales.

     

    LE TEMPS A DEUX MILLE ANS

    DEUX MILLE ANS.

     

    Les générations passent,

    à l’édifice destructeur,

    elles apportent leurs menaces.

    Le temps, lui, est bien moqueur.

     

    IL DONNE RENDEZ VOUS DANS MILLE ANS

    A CEUX QUI VOUDRONT ETRE DES GEANTS.

     

    JLB 19/12/1986


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  • Tautogramme champêtre

     

    Vache vaquant valeureusement,

    broutait bien embouchant,

    Feuilles, foin en son four,

    pour le plaisir de sa panse de velours.

     

    Paysan tout aussi pansu, lui pensait,

    au lait limpide, qu’il livrerait au laitier.

    Machinalement, mesurant son porte monnaie,

    gâté par le Gatt et son gâchis.

    Une ire l’irisa, s’irritant d’ironie,

    pas prêt à emprunter pour payer ses prés.

    Trayant totalement d’un trait,

    martyrisant les mamelles mauvaises

    en calculs carrés, quasiment casés,

    dans sa tête tondue et entêtée.

    Chaussant ses charentaises, il chut sur sa chaise.

    L’algèbre l’avait lessivé.

     

    D’autant qu’ôtant authentiquement,

    l’herbe en son herbage à son herbivore,

    du bon blé blond abondamment,

    l’aurait rendu plus riche que son ruminant.

    Mais manifestement mal manœuvré,

    agrippé agilement par le Crédit Agricole,

    ses terres entières,

    cyniquement étaient synonyme de cimetière.

    La vache venant à vomir vindicativement,

    les herbacées non horticoles.

    Le cul terreux n’accusa plus le coup,

    il s’accorda la corde autour du cou.

    Vidant sa vanité sur sa vache vertement.

     

    Or mourant méchamment malheureusement,

    geignant que sa génisse l’eût envoyé gésir,

    après lui avoir révélé roidement,

    qu’un bison américain l’a faisait bouillir,

    et qu’elle aimait d’amour cet amical amant.

     

    JLB 13 MAI 1993

     

     


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  •  

    ORDALIE

     

    Sur le pavé de la rue

    tapaient les lourds sabots,

    des chevaux des sénéchaux.

    Oyez gloire, oyez vertu,

    aujourd’hui est ORDALIE.

    Oyez badauds, oyez lie,

    sortez de la Cour des Miracles.

    Autour du bûcher, faites cénacle.

    Venez rougir vos yeux,

    au jugement de Dieu.

     

    Jour de fête, jour de sang,

    les bourreaux sont là maintenant.

    On prépare la roue,

    la bourgeoisie se farde les joues.

    Le menu peuple est aux aguets.

    Les gardes, sabres au clair

    alourdissent l’atmosphère.

    Allez, Sanson fait ton office.

    Mandrin ou sous fifre,

    Jeanne d’Arc, roi ou reine,

    que le supplice, déchaine.

     

    La ville, sans pudeur,

    se pâme dans la joie.

    Et tous ceux qui avaient peur

    viennent baiser la croix.

    Qui a jugé ? Qui a ordonné ?

    Que l’on dresse tous les gibets,

    exterminer l’Hérésie,

    briser la sorcellerie,

    que l’on dresse tous les bûchers,

    au nom du culte suprême,

    la porte du pardon se referme.

     

    Au ruisseau, on a jeté,

    les lois de la Chrétienté.

    Ont été taillés dans la même bure,

    la simarre du prêtre, l’habit du bourreau.

    Dès lors, tous à la même justice, crurent,

    quand ces hommes dictaient le dernier mot.

    Et l’ordre de Dieu allié à la loi de la force

    firent à l’Humanité une éternelle entorse.

     

    JLB 2 Août 88

     

     


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  • SEPT SŒURS

     

    Conciliabule au fin fond de l’Ecosse,

    pratiques édifiantes pour le pétrole et ses boss.

    Quand l’enjeu l’exige, les concurrents s’entendent.

    Coopération ou monopole, c’est à s’y méprendre ?

     

    « Ce qui est bon pour les sept sœurs

    est bon pour l’Amérique » J.E Hoover.

     

    Les magnats de l’or noir

    sur d’Ottomans territoires

    entre whisky et cigares

    ont fait le hold-up de l’Histoire.

    Des années de disputes

    valent bien une nuit de connivences.

    Quand les cours sont à la chute,

    les ennemis scellent leur alliance.

     

    « Ce qui est bon pour les sept sœurs

    est bon pour l’Amérique » J.E Hoover.

     

    Du pétrole, ils feront le prix.

    Les lois du commerce jetées aux orties.

    Qu’importe sa provenance,

    à chaque gisement, la fortune pour tous avance.

    Accroître les bénéfices et les ventes,

    deal des années trente aux années soixante.

    Plier le monde sous leur bonne entente,

    nababs et mafieux, pas de signature et pas de patente !

     

    « Ce qui est bon pour les sept sœurs

    est bon pour l’Amérique » J.E Hoover.

     

    Cartel de milliardaires discrets,

    fraternité et profitabilité

    ces compagnies vont régner

    sans entrave, pendant cinquante années.

    Qu’importe les plaintes et les procès,

    les enquêtes seront vite archivées.

    Qu’importe l’Opep et les nationalisations,

    les guerres du Golfe ont leur filiation.

     

    « Ce qui est bon pour les sept sœurs

    est bon pour l’Amérique » J.E Hoover.

     

    JLB 10 Août 2013

     

    D’après Frédéric Tonolli in Historia juin 2013

    « La réunion secrète des magnats de l’or noir »

     

     

     

     

    Les Sept Sœurs

      1 Standard Oil of New Jersey (Esso) devenue Exxon, puis ExxonMobil.   États-Unis 

    2 Anglo-Persian Oil Company  devenue BP(British Petroleum).   Royaume-Uni 

    3 Royal Dutch Shell.   Royaume-Uni /   Pays-Bas 

    4 Standard Oil of California (Socal) devenueChevron.   États-Unis 

    5 Texaco  fusionnée avec Chevron.   États-Unis 

    6 Standard Oil of New York (Socony) devenue Mobil, puis ExxonMobil.   États-Unis 

    7 Gulf Oil  absorbée par Chevron15.   États-Unis 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • LA VIELLE DAME

     

    Assise sur l’autel de sa religion,

    elle pense déchristianisation.

    Les populations sont moins crédules,

    son image de marque, recule.

    Les temples de sa foi sont désertés.

    Les gens ne sont plus des vaches à lait.

     

    Vingt siècles l’on fait connaître,

    elle finit de se repaître.

    Le progrès la repousse,

    quant à sa tête, elle tousse.

    Elle part seule, sans pouvoir,

    vielle dame, vielle histoire.

     

    Combien fût longue sa vie

    et féroce son appétit.

    Fille de douze apôtres,

    et maîtresse de combien d’autres ?

    Martyrisée dans sa jeunesse,

    adulte, elle fût vengeresse.

    Combien de temps fût-elle reine ?

    Trop longtemps devant la scène,

    génocide ou évangélisation,

    pour elle, les guerres de religions.

    A travers les âges, des tapis de morts,

    où son grand spectre s’agite encore.

     

    Des Borgia, des Richelieu…

    Sont-ils des envoyés de Dieu ?

    Qu’elle en a eût des fils,

    plus riches que les rois les plus persuasifs.

    Mais la vielle dame pleure,

    ses vieux malheurs, ses anciens bonheurs.

    Son ombre s’est affinée,

    de pesante, devenue filet.

     

    Elle cherche ses fidèles.

    Quelques vieux viennent à l’appel.

    Ensemble désuet, de sourds et de muets,

    mâchant les paroles sacrées,

    maintes fois lues et entendues,

    dont le sens s’est depuis longtemps perdu.

    La vielle dame se meurt,

    elle n’entend plus les chœurs

    qui chantaient jadis sa gloire.

    Sa Bible est devenue grimoire,

    son pape, grand touriste,

    ses prêtres passéistes.

     

    Bientôt le bedeau sonnera le tocsin,

    aux millions de clochers mutins.

    La vielle dame partira,

    rejoindre celui en qui elle croit,

    murmurant un dernier Te Deum,

    contre le progrès des hommes.

     

    JLB 5/11/1987

     

     


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  • INDIFFERENCE

     

    Voile de pudeur sur la misère humaine,

    regain d’hypocrisie quand les malheurs s’enchainent.

    On plaide la solidarité dans la communauté,

    mais gestes et paroles ne sont pas automatisés.

     

    Quelque soit l’autorité qui vous tance,

    comment faire reculer l’indifférence ?

    Lorsqu’à la base, on cultive la méfiance,

    l’édifice sociétal tombe en décadence !

     

    Alors sur l’échelle de l’imprévu

    donner des leçons est incongru.

    Nos séniors meurent abandonnés

    sous la canicule de nos regrets.

    Nos malades dépérissent à vu de nez

    avec la petitesse des grands budgets.

    Nos SDF sont mal cachés,

    la déchéance n’a pas de projet.

     

    Que fait l’autorité lorsqu’elle pense ?

    Y-a-t-il une éducation pour l’indifférence ?

    Quand autour de nous, c’est une macabre danse,

    quand sur la noirceur, beaucoup font bombance.

     

    Ainsi dans ce monde cloisonné,

    on pratique instinctivement le rejet.

    Celui qui s’écarte de la route, celui qui coûte,

    l’opprobre jette sur lui, un doute…

    Et sous le bombardement médiatique,

    le voyeurisme remplace l’autocritique.

    Les gouvernements se suivent

    et cela ressemble à une dérive…

     

    L’autorité n’a plus de fer de lance,

    on ne sait que faire le constat de l’indifférence.

    Les grandes causes n’ont plus de référence,

    les nantis vont vers d’autres gouvernances !

     

    JLB 18 août 2003


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  •  

    CONDITIONNE

     

    Traumatisé dès la naissance,

    pressurisé dès ton enfance,

    apte dès l’adolescence.

    Le compte vide – la carte bleue avide,

    avec n’importe quoi, se remplir le bide,

    gavé des pubs les plus torrides.

    Devant la télé, se lécher les babines,

    le dernier cri te fait courir à la ruine.

    Derrière la frime, la connerie se devine.

     

    Conditionné pour consommer

     

    Vache folle, OGM…

    On a pollué jusqu’à tes gènes.

    Ta descendance devient malsaine.

    Les trafiquants du commerce,

    aux paroles, ont ajouté les gestes.

    L’OMC est l’universelle maîtresse.

    Bouffe, dépense, meurt,

    les sbires ramassent l’argent et le beurre,

    à la Bourse, il n’y a pas d’honneur.

     

    Conditionné-Programmé pour s’endetter

     

    Le roi crédit solde ta vie,

    tout petit, on t’offre un Monopoly.

    A savoir, si tes parents avaient tout compris.

    Soit compétitif, soit ambitieux,

    même l’argent que l’on a pas rend heureux.

    Trime, encaisse, c’est la règle du jeu.

    Nous sommes devenus des lèches vitrines,

    des mous pourtant gavés de vitamines,

    auxquels on fait croire que le nectar, c’est l’urine.

     

    Conditionné-Programmé

    Conditionné pour consommer

     

    JLB

    9 JAN 2001

     

     


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  • CLONES

     

    C’est drôle cette vie – Bâtir de l’ennui.

    Une société qui ne dit pas son nom – Exploitation.

    Les bureaucrates, les technocrates, les scientocrates,

    font maintenant avec les moutons, ce qu’ils faisaient

    avec les patates.

    Une agriculture sociale,

    des clones pour la viande, des ersatz pour le travail.

    La déontologie, l’éthique, ne sont que du verbe.

    Apprêtons-nous bientôt à bouffer de l’herbe !

    Avec la masturbation scientifique,

    d’aucuns pourront rêver d’uniformisation politique.

    Et tout ce qui en découle.

    TOUS DANS LE MEME MOULE.

    Nous ne serons plus personne

    DES CLONES,

    alignés à l’usine comme des pylônes.

    DES CLONES,

    sans revendication pour que tout fonctionne.

    DES CLONES,

    par tonnes répondant à des klaxons.

    DES CLONES,

    faunes dressées, logées dans des camps mornes.

    DES CLONES,

    standardisés comme des bornes.

    DES CLONES,

    le cerveau remplacé par un téléphone.

    Pour le gavage, la bouche comme un cône.

    Puis il nous poussera même des cornes,

    on a ce qu’on mérite à force d’être borgnes.

    CLONES

    CLONES

    CLONES

    ……….

    ……..

    …..

     

    JLB 13 MAI 1997


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  • TOUS SEMITES

     

     

    Même origine, même culture,

    ils sont tous sémites,

    ces peuples qui se déchirent.

    Ils viennent du berceau du monde,

    bien avant que leur identité ne se féconde.

    Ils étaient nomades ou sédentaires,

    arabes ou juifs, même père.

    Il fût un temps où entre tribus,

    ils ne se tiraient pas dessus.

    Syriens, libanais anciens, juifs, arabes,

    sont de la souche du même arbre.

    L’arbre des premières civilisations.

    Certes, ils se disputent l’espace,

    jamais il n’a été question de race.

    Que cette époque est bien lointaine,

    aujourd’hui leurs liens s’appellent, haine.

    Ils ne se souviennent plus,

    qu’il y eût fusion entre eux,

    maintenant, alors, ils s’entretuent.

    Ils se disent fils d’Abraham,

    pourquoi n’ont-ils pas la même âme ?

    Peut-être que dans la Religion,

    il y eût quelques falsifications ?

    Mais, ils sont tous sémites,

    qu’ils se le rappellent vite !

     

    JLB

    26/10/89


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  • STAKHANO

     

    AH, jours fachos où les patrons ont tout ce qu’il faut.

    Ipso facto, on tond le mouton jusqu’à la peau.

    « Ense et aratro », vieux précepte pour temps nouveaux.

    C’est sur les petits que l’Etat monte sur ses grands chevaux !

     

    STAKHANO,

    vides-toi au boulot !

    Working class héro,

    que sont devenus les prolos ?

     

    « A chaque oiseau, son nid est beau »

    autour d’un apéro, dans un HLM crado.

    On ne cherche plus qu’à monter au top des cas sociaux,

    en refreinant sa libido de s’auto traiter de blaireaux.

     

    STAKHANO,

    meurs sous d’économiques drapeaux !

    Working class héro,

    où est passé le populo ?

     

    Plans quinquennaux et Sécu aux fourneaux,

    donner de la voix avec les grands manitous syndicaux,

    cela fait toujours plus de gabelles et d’impôts.

    « Gratis pro deo », va devenir un bon mot !

     

    STAKHANO,

    laisses-y tes os !

    Working classe héro,

    n’a-t-on plus d’idéaux ?

     

    Unité pour suer sang et eau,

    disparité pour toucher le gros lot,

    dilemmes fondamentaux qui nous font tous égaux,

    gratter son solitaire et faire son Loto !

     

    STAKHANO,

    tu es ton propre bourreau !

    Working class héro,

    nous sommes devenus des charlots !

      

    JLB

    16/11/1995

     

     


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