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    procès des communards

    HISTOIRE DE LA COMMUNE

     DE PARIS 1871

     

    LES PROCES

     

     

    Certains vaincus sont déplorables devant leurs juges.

    Ils ne se souviennent pas de leurs actes devant l’accusation.

    La tête basse, ils avouent, ce qui n’est pas un crime.

    La Commune fût leur Idée, leur refuge,

    Ils se trouvent des torts après la défaite de la Révolution.

    Quelques uns, pourtant, étaient des harangueurs de foule, sublimes.

     

    Lorsque les dés furent jetés,

    Qu’ils passaient devant leurs vainqueurs sans fierté,

    Pour être jugés, déshonorés, humiliés,

    Beaucoup se trouvèrent honteux d’avoir travaillés au progrès et à la liberté.

     

    Mais grande fût la sûreté d’autres,

    Face aux bourreaux de la supposée Civilisation,

    Qui écrasât de trente cinq mille victimes l’espoir populaire.

    Ceux-là restèrent les révolutionnaires, les apôtres,

    Qui dans la souffrance ne perdirent pas leur abnégation,

    Car quelle infamie, dans l’avenir ne ressort pas à la lumière ?

     

    Quand les mitrailleuses se turent,

    Noyées du sang violâtre d’assassinés obscurs,

    Des cœurs se mirent à battre pour construire le futur,

    Qu’importe devant la foi que la sentence soit dure.

     

    Messieurs, jugez, avant de l’être,

    Gavez votre Justice, d’hommes, de femmes et d’enfants.

    Humiliez les, découragez les, ôtez leur envie et goût.

    Vous tremblez encore sans le paraître,

    Derrière votre ordre social encore branlant,

    Derrière vos armées qui ne savent que mettre des français à genoux.

     

    Le mensonge abreuve tous les jouisseurs,

    On voit ici ces militaires injurieux et salisseurs,

    Qui ont besoin de massacres pour cacher leurs peurs,

    Milice d’une bourgeoisie, outils de la rancœur.

     

    Faites feu sur la Commune, sauveurs militaires,

    Gaveau, Merlin, Bois-Denemetz, Delaporte, Jobey,

    Aux caractères triples de vainqueurs, juges et bourreaux,

    Dans vos conseils de guerre, mitrailleuses judiciaires,

    Dulac, Aubert et cent autres tueurs improvisés,

    Faites défiler devant les assassinés gisant aux poteaux.

     

    JLB le 24/07/1984

     

    D’après : Jacques Rougerie « Procès des communards »

    P-O Lissagaray « Histoire de la Commune de 1871 »

     


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    les prisons

    HISTOIRE DE LA COMMUNE DE PARIS 1871

     

    PONTONS, FORTS ET PRISONS

     

    Lorsque les lacs humains de Versailles et de Satory s’engorgèrent,

    Début juin, on évacua les prisonniers sur les ports de mer.

    Dans des wagons à bestiaux, entassés et sans air,

    Parfois à travers les bâches, des gardiens déchargeaient leur revolver.

    De Cherbourg, dans les iles de l’océan, jusqu’à la Gironde,

    De juin à septembre, les trains cellulaires déchargèrent du monde.

     

    Pontons, forts et prisons,

    Au firmament de la répression,

    Au crépuscule de la Révolution,

    Pontons, forts et prisons.

     

    Sur les pontons, il y a des tortures réglementaires, pas d’air ni lumière,

    Dans des cages infectées, toutes plaintes étaient prisonnières.

    L’ordre était donné de tirer au premier mot.

    Comme nourriture, biscuit, pain et haricots.

    Les habitants qui apportaient de la nourriture étaient prestement renvoyés.

    Mais les régimes pouvaient varier selon l’humanité des officiers.

    Sur certains navires, il y avait des faits abominables,

    Des gardiens, à travers les barreaux, tiraient, férocité inimaginable.

     

    Pontons, forts et prisons,

    Au firmament de la répression,

    Au crépuscule de la Révolution,

    Pontons, forts et prisons.

     

    Les cachots à terre n’avaient rien à envier à ceux de la mer,

    Par quarantaines, dans des casemates, c’était l’enfer.

    Les fosses d’aisance suintaient leur essence fécale,

    Dans la cruauté et l’insalubrité, l’existence devenait infernale.

    Dans cette oppression carcérale, chaque jour avait son lot de morts.

    Le monde ouvrier semblait entier détenus au fond de ces forts.

    Dans des enclos séparés à clairevoies, hommes et femmes,

    Parfois le mari était à quelques mètres de sa dame.

    Les ablutions de femmes se faisaient sous les yeux voyeurs des factionnaires

    Traités en forçats, il n’y avait qu’insultes et diffamations grossières.

    Pontons, forts et prisons,

    Au firmament de la répression,

    Au crépuscule de la Révolution,

    Pontons, forts et prisons.

     

    L’opinion publique s’attristât un peu de toute cette peine,

    Eveillait par les extériorisations de Galliffet emplies d’infamie et de haine.

    On fusillait à la moindre agitation.

    Les maladies s’installèrent ajoutant leurs fléaux à l’incarcération.

    Maintes femmes furent outragées,

    Nombres d’enfants subirent des colères injustifiées.

    La folie gagnât autant chez les pontonniers que les prisonniers.

    Les plus robustes, les plus aguerris pouvaient sombrés dans la férocité.

    De cet épisode, il y eût plus d’un millier de cadavres supplémentaires,

    S’en compter ceux qui périrent lorsque leurs captivités se terminèrent.

     

    JLB le 03/02/1983

     

    D’après : P-O Lissagaray

    « Histoire de la Commune de 1871 »

     


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    L'EXILCARICATURE DE DAUMIER

    HISTOIRE DE LA COMMUNE DE PARIS 1871

     

     

    CHAPITRE VI

     

    LA DEPORTATION / L’EXIL

    (Juin 1871/Juillet 1880)

     

    « L’illusion est passée, le joug revenu,

    Les monstres l’ont emporté, la Commune déportée.

    La mort a ensevelie des milliers d’inconnus,

    Et l’exil a mis son rideau sur les communeux égarés. »

     

     

     

     

    L’EXIL

     

    Devant le délire sanguinaire,

    Beaucoup choisirent la fuite salutaire.

    A quoi bon se livrer à la folie bourgeoise,

    Lorsqu’il fallait sauver l’héritage.

    La France devint une geôle,

    Jamais police ne remplit aussi bien son rôle.

    On fouilla partout, Catacombes, caves, des battues furent organisées

    Dans les forêts avoisinant Paris.

    La France n’eût plus de sorties.

    Plus de ports, plus de gares, qui ne furent surveillés.

    Tous les passeports furent visés à Versailles,

    Le pays devint un filet aux étroites mailles.

    Ceux qui échappèrent à la mort sans jugement,

    Aux arrestations sans fondement,

    A la délation et aux longs emprisonnements,

    A Satory et ses « fusillements ».

    Sortirent de l’octogone de sang qu’était alors le pays.

    Ils n’eurent que plus de mérite à quitter la chère patrie,

    A laissé amis, parents, femmes,

    A porté dans des pays plus civilisés,

    Le lourd fardeau de leur drame,

    A continué la lutte hors de l’Etat souillé.

    Ils prirent le chemin de l’exil pour de longues années,

    En s’ôtant des mâchoires de l’ogre versaillais.

    Par milliers, ainsi ils se cachèrent,

    En Suisse, en Angleterre…

    On accueillit tout ce savoir ouvrier,

    Tous ces talents, qu’en France, Thiers assassinait.

    Entre proscrits, il y eût une grande entraide aussi.

    Genève et Londres absorbèrent un peu du vrai Paris.

    Bruxelles, quoique très surveillée, en eût son parti.

    Ouvriers, hommes de lettres, artistes, condamnés par contumace,

    Laissèrent dans ces pays, œuvres, savoirs faire et traces.

    Tous ces bannis furent plus qu’appréciés,

    On rendit même hommage à leur honorabilité.

    Qu’en Thiers et Mac Mahon multiplièrent les demandes d’extradition,

    La Prusse et l’Autriche jouèrent du même violon.

    Ce fût en ces refuges de nouveaux exils,

    Et cette seconde vague atterrit à Londres, chère ville.

    On s’y organisa, on y célébra le 18 Mars.

    Et l’on rêvait toujours d’aller combattre la menace,

    Du royalisme, qui en France fulminait contre la vile République.

    Et que d’appels à tous, pour les destins tragiques,

    Des frères qui pourrissaient en Nouvelle Calédonie.

    C’est l’honneur et la dignité que montrèrent les fils de Paris.

    La Commune vaincue dans les faits, perdurait dans l’idée.

    Ces hommes maintinrent haut son flambeau pour qu’il ne s’éteignît jamais.

    Aux morts de la Commune et à tous ces proscrits,

    La République en France doit la vie.

    Qu’on y pense toujours,

    Lorsque des tyrans veulent lui faire passer de mauvais jours.

     

    Clichy, JLB le 25 octobre 1989


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    LE MONT DES MARTYRS

    TRAVAILLEURS DURANT LA  COMMUNE DE PARIS

    HISTOIRE DE LA COMMUNE DE PARIS 1871

     

    LE MONT DES MARTYRS

     

    Le Mont des Martyrs

    Est morne de sombres soupirs,

    De ceux en qui, la gloire conspire,

    Qui firent et virent la Révolution grandir.

     

    Triste montagne où montent les pèlerins,

    Lieu de volonté qui attestera demain,

    Quand l’attirail répressif aura maculé le chemin,

    De cadavres anonymes morts les armes à la main.

     

    Que vous êtes grands, enfants de la Révolution,

    Qui laissez vos spectres immortels sur ce mont.

    Vous, cent mille combattants, à la liberté des nations,

    Pendant toute la Commune, vous fûtes la raison.

     

    Ô Mont des Martyrs,

    Morne de sombres soupirs,

    De ceux en qui, la gloire conspire,

    Qui firent et virent la Révolution grandir.

     

    Sacrifiés modestes à une cause infatigable,

    Au chapitre de l’Histoire, vous êtes inattaquables.

    Vous êtes les précurseurs aux idées ineffaçables,

    Vous resterez pour les ouvriers à jamais respectables.

     

    Lorsque brillera sans éclipse le soleil de la fraternité,

    Au Panthéon des luttes, on vous fera immortaliser.

    Vous êtes nos âmes errantes, nos modèles, nos frères,

    Ensevelis sous les barricades ou dans les fosses des cimetières. 

     

    Le Mont des Martyrs

    Est morne de sombres soupirs,

    De ceux en qui, la gloire conspire,

    Qui firent et virent la Révolution grandir.

     

    Jusqu’au bout, implacable, on vous regardera,

    Nos larmes sont faites du sang de vos corps que l’on broya.

    Nos sens, nos valeurs ne s’émousseront pas,

    Car vous êtes prêts de nous pour soutenir nos combats.

     

    L’idée comme le labeur ne vous ont pas fait peur,

    La tyrannie meurt sous la gouverne des travailleurs.

    Enfants, femmes, fédérés, encore, je me lamente et je pleure,

    Mais la Révolution vous rendra vos honneurs.

     

     

    Ô Mont des Martyrs,

    Morne de sombres soupirs,

    De ceux en qui, la gloire conspire,

    Qui firent et virent la Révolution grandir.

     

    « VIVE LA COMMUNE »

     

    JLB 31 mars 1983

     

     

     

    D’après : Eugène Varlin « Ecrits et pratique militante d’un ouvrier communard »

    P.O Lissagaray « Histoire de la Commune de 1871 »

     


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    « On ne connaîtra pas le nombre exact des victimes de la semaine sanglante. Le chef de la justice militaire avoua 17000 fusillés. Le conseil municipal de Paris paya l’inhumation de 17000 cadavres ; mais un grand nombre de personnes furent tuées ou incinérées hors Paris ; il n’est pas exagéré de dire 20000, chiffre admis par les officiers »

    P-O LISSAGARAY in HISTOIRE DE LA COMMUNE DE 1871 page 381


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  • Les Wampas avaient raison ou presque, cliquez sur le lien, (source Bellacio/you tube). La justice est longue et qui seront les prochains... VOUS AVEZ PEUT-ETRE UNE IDEE ?

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  • HISTOIRE DE LA COMMUNE

    DE PARIS 1871

     

    LA PESTE ET LES ENFOUISSEMENTS

     

    Paris n’est plus qu’un charnier,

    De cadavres, les rues sont encombrées.

    Les passants, forcés par l’armée, ont détruit les barricades.

    L’ordre règne, Paris est aux brigades.

    Le drapeau tricolore flotte lâchement aux travées,

    Mais rien d’étonnant devant l’ivresse sauvage des officiers.

     

    Mais la peste venait, les fédérés se vengeaient…

     

    Les cadavres restaient comme des parterres,

    Thiers voulant faire la leçon aux prolétaires.

    Des myriades de mouches charbonneuses festoyaient.

    Çà et là aussi, on continuait à tuer.

    Les rues se couvraient d’oiseaux morts.

    On commença à saupoudrer les cadavres de chlore.

     

    La peste venait, non la pitié,

    Paris n’étant qu’un charnier de fédérés.

     

    La Seine était marbrée d’une longue trainée de sang.

    Mac Mahon faisait des proclamations avec raffinement,

    La presse royaliste l’applaudissant grandement,

    « Il se cache mais sa gloire le découvre »

    Ce sont les victimes qui sous leur mince filet de terre approuvent !

    Empestant les squares, les terrains vagues, les maisons en construction,

    Décharges des abattoirs et des cours prévôtales après les exécutions.

     

    La peste vengeait Paris assassiné,

    La mort noire envahissait la clique embourgeoisée.

     

    A la Tour Saint-Jacques, à Passy, au parc Monceau, aux Invalides,

    La vengeance se consumait en odeurs fétides.

    Dans les lacs des Buttes Chaumont, remontés à la surface,

    Les fédérés morts narguaient les bourgeois de la décomposition de leurs faces.

    La pluie puis le soleil, fermentaient les corps hideusement,

    Une odeur horrible s’exhalait de ces massacres écœurants.

     

    La peste, c’était la vengeance,

    Alors Versailles s’effraya de sa propre répugnance.

     

    Les « Misérables » leur faisaient autant de mal dans leur mort,

    Que de leur vivant, ils en feraient encore.

    Les journaux « crièrent », « Assez de massacres ».

    Les mêmes qui les avaient attisés, macabres.

    Les exécutions ralentirent, on commença le balayage.

    Chars à bancs et voitures de tous genres, ramassèrent les cadavres.

     

    Les enfouissements commencèrent,

    On gava les cimetières de prolétaires.

     

    Au Père Lachaise, à Montmartre, à Montparnasse,

    Les morts sans décompte, remplirent d’immenses crevasses.

    En wagon clos, vers les fosses à chaux,

    Charonne, Bercy, Bicêtre, Bagnolet, auront aussi leur taux.

    On utilisa les tranchées du Siège et même les puits.

    Des femmes sur les bords des fosses cherchaient des êtres chers parmi les débris,

    La police attendait, non loin, la trahison de leur douleur.

    Des chiens fidèles hurlaient sur les tranchées, expression de leur instinct supérieur.

     

    Les enfouissements puis les inhumations,

    Vidèrent Paris des morts de la répression.

     

    L’armée des morts de la Commune dépassait toutes les forces.

    Il fallut dissoudre des cadavres avec des substances incendiaires.

    Ils improvisèrent des fours crématoires dans les casemates des forts,

    Des bûchers colossaux, inondés de pétrole, pour brûler du révolutionnaire.

     

    La peste et les enfouissements,

    Ouvrent le chemin, aux procès et à l’exil,

    Pour ceux qui ont échappé au péril

    Ce sont d’autres combats qu’ouvre le présent.

     

    JLB 23/01/1983

     

    D’après : Prosper-Olivier Lissagaray

    « Histoire de la Commune de 1871 »


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  • theatre de la Porte St Martin

    THEATRE DE LA PORTE ST MARTIN

    INCENDIE DE L'HOTEL DE VILLE


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    les ruines de Paris

    HISTOIRE DE LA COMMUNE DE PARIS 1871

     

    LES RUINES DE PARIS

     

    Juin arrive comme un enfant malsain,

    Aux senteurs acres de fumées et de poussières,

    De débris et de décombres partout sur les chemins.

    La ville est ravagée, d’un suprême dédain.

    Elle frémit encore de cette apocalypse de misères.

     

    Admirons le travail de Versailles et de son artillerie,

    LES RUINES DE PARIS, que ses boulets ont démolis.

    Oui, en Mai, ses plus beaux monuments, Paris les perdit.

     

    Peintures lugubres, de carcasses sans toitures,

    Immeubles béants, de plaies ouvertes,

    Feux et obus ont forgé d’inexplicables sculptures.

    Partout des armes fracassées, des bouts d’uniformes sanglants,

    Des tas de cadavres jonchent les rues,

    Pourrissants bel et bien à la vue.

    Le bourgeois ne respire plus et alors il préconise l’enfouissement.

     

    La défaite de la Commune laisse des images de tueries,

    Ses derniers actes de moribonde furent bien quelques incendies,

    Mais rendons, LES RUINES DE PARIS, à son assassine aristocratie.

     

    Quel spectacle pour de précoces agences de tourisme,

    Ameutant le gratin anglais, américain, italien, autrichien,

    C’est à qui se fera prendre en photos devant le cataclysme.

    Dévisageant indécemment quelques miraculés parisiens.

    Les vents de la dévastation n’ont pas soufflé ces hypocrites,

    Voyez Paris l’insurgé, au milieu de ces cliques, qui ressuscite,

    O quelle rigolade, que la fuite apeurée de tous ces malandrins.

     

    JLB le 14 avril 1984

     

    Inspiré de « La grande histoire de la Commune, tome 5 » par

    GEORGES SORIA

     

     


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  • Sir George Bernard Shaw prix Nobel de littérature en 1925

        a prononcé la petite phrase suivante:

     

      "Les hommes politiques et les couches

     doivent être changés souvent...

                            et pour les mêmes raisons."


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