• CHERCHEZ CHURCHILL

     

    Les grands hommes aussi

    par leurs accrocs, brillent.

    Voyez, Sir Winston Churchill,

    qui n’a vécu que de paris.

    Semant dans l’opinion anglaise,

    tout au long de sa carrière,

    de regrettables malaises,

    homme de plomb longtemps avant la dame de fer.

    On parle de bouledogue,

    on criait aussi au démagogue,

    contre tout et contre tous,

    allant à la « va comme je te pousse »,

    entre hésitation et tergiversation,

    entre critique et provocation.

    Heureusement Churchill possédait l’art oratoire,

    de ceux que les peuples aiment croire.

    Cela facilite bien les choses,

    lorsqu’on prône un pouvoir fort à haute dose.

    Les simples d’esprit en camps de travail,

    les dockers de Liverpool sous la mitraille,

    les Suffragettes au sérail,

    la déportation des étrangers vers « le paradis austral »,

    quel échantillonnage d’actes et d’idées,

    vous livrant de l’homme, une certaine identité.

    Une garde civile faite avec des officiers,

    les grévistes de 1919, encerclés de blindés,

    voilà comment traiter,

    le Peuple « par nature violent et inexpérimenté ».

    Ministre des colonies, je vous laisse deviner,

    le traitement fait aux colonisés.

    L’Empire pouvait-il être « éternel » avec de tels sbires ?

    A l’inéluctable, un joug, ne peut que conduire.

    S’il n’y avait eu que lui, il aurait gazé tous les rebelles à l’Empire.

    L’image britannique dût-elle s’en ternir.

    Monter haut le pavillon national et impérial,

    quant à l’intérieur, on ignore tout droit social et salarial.

    Y-eut-il politique plus réactionnaire,

    jusqu’à ce que Churchill remette ses « portefeuilles » à l’Angleterre ?

    D’autres temps arrivent, ceux d’Hitler et de Staline,

    le lion de l’intérieur à l’extérieur se destine.

    « L’esprit de résistance » sera sa revanche,

    lorsque face aux dictatures, on ne proposait rien d’autre Outre Manche.

    Alors voici le « chef de guerre » qui retrouve la lumière,

    pourtant il n’en avait jamais été un naguère.

    Narvik, Dunkerque, la Bataille d’Angleterre,

    Churchill fait l’unanimité au cœur de la guerre.

    De longs discours couvrent de mauvais jours,

    les beaux parleurs reviennent toujours.

    Il insuffle sa rage, contre une tyrannie qui n’est pas la sienne,

    le nazisme, en train d’avaler les nations européennes.

    Mais il n’est pas la victoire,

    sans l’Amérique, ses hommes, ses avions, ses bateaux et ses chars.

    Ce bouledogue n’est plus qu’un roquet qui pérore,

    lorsque le monde autour change de décor.

    Rule Brittania tant que tu le pourras,

    Churchill et ses ratés,

    Churchill et ses bluffs, pour vingt ans, est encore là,

    tant que le cœur de plomb n’aura pas lâché.

     

    JLB 12/07/1995

     

    D’après « Winston Churchill, l’impuissance et la gloire »

    par Anthony Rowley in L’Histoire n°189 juin 1995


    votre commentaire
  • TOUS SEMITES

     

     

    Même origine, même culture,

    ils sont tous sémites,

    ces peuples qui se déchirent.

    Ils viennent du berceau du monde,

    bien avant que leur identité ne se féconde.

    Ils étaient nomades ou sédentaires,

    arabes ou juifs, même père.

    Il fût un temps où entre tribus,

    ils ne se tiraient pas dessus.

    Syriens, libanais anciens, juifs, arabes,

    sont de la souche du même arbre.

    L’arbre des premières civilisations.

    Certes, ils se disputent l’espace,

    jamais il n’a été question de race.

    Que cette époque est bien lointaine,

    aujourd’hui leurs liens s’appellent, haine.

    Ils ne se souviennent plus,

    qu’il y eût fusion entre eux,

    maintenant, alors, ils s’entretuent.

    Ils se disent fils d’Abraham,

    pourquoi n’ont-ils pas la même âme ?

    Peut-être que dans la Religion,

    il y eût quelques falsifications ?

    Mais, ils sont tous sémites,

    qu’ils se le rappellent vite !

     

    JLB

    26/10/89


    votre commentaire
  • CHARB. (t'es un bon)


    votre commentaire
  • LILAS, IRIS, RHODO, PAQUERETTE, RHODO et AZALE, MUGUET

    LILAS, AUBEPINE, RHODO, BOULES DE NEIGE, IRIS, MARGUERITE


    votre commentaire
  • les 4 saisons HIVER/AUTOMNE/ETE/PRINTEMPS

    L'EAU

    LE SOMMELIER OU LA CANTINA

    LE FEU 1566

    Giuseppe Arcimboldo

    Biographie 

    (Arcimboldi, Arcimboldus)
    Peintre
     Italien Maniérisme
    Né en 1527 à Milan et mort en 1593 à Milan  

    Biographie

    Longtemps resté oubliée l'oeuvre de Giuseppe Arcimboldo et ses fameuses têtes anthropomorphes, sont redécouvertes par les artistes surréalistes. 

    Il est issu d'une famille de peintres réputés. On ne connait rien de sa formation artistique. A Milan, il travaille à la décoration d'une cathédrale et réalise des décors éphémères à l'occasion de fêtes.
     

    En 1562, il quitte l'Italie et gagne la cours de Vienne à la demande de l'
    empereur Maximilien II, fils de Ferdinand I. C'est au cours de cette décennie qu'il peint les séries "Saisons" - 1563, "Eléments" - 1566 et "Métiers" - 1569. Arcimboldo organise des cérémonies et des tournois pour la cour et réalise quantité de dessins. Rodolphe II - qui succède à Maximilien II - le fait venir à sa cour qu'il établit en Bohème en 1576. 

    Il regagne Milan en 1587 mais n'oublie pas Rodolphe II pour qui il peint le portrait "
    Vertumne". En 1592, il est fait comte palatin par l'empereur. Il décède l'année suivante. (source : artliste.com)

     

    LE BIBLIOTHECAIRE ET LE CUISINIER REVERSIBLE 1570

    FLORE  1591                                                             EVE 1578


    votre commentaire
  • STAKHANO

     

    AH, jours fachos où les patrons ont tout ce qu’il faut.

    Ipso facto, on tond le mouton jusqu’à la peau.

    « Ense et aratro », vieux précepte pour temps nouveaux.

    C’est sur les petits que l’Etat monte sur ses grands chevaux !

     

    STAKHANO,

    vides-toi au boulot !

    Working class héro,

    que sont devenus les prolos ?

     

    « A chaque oiseau, son nid est beau »

    autour d’un apéro, dans un HLM crado.

    On ne cherche plus qu’à monter au top des cas sociaux,

    en refreinant sa libido de s’auto traiter de blaireaux.

     

    STAKHANO,

    meurs sous d’économiques drapeaux !

    Working class héro,

    où est passé le populo ?

     

    Plans quinquennaux et Sécu aux fourneaux,

    donner de la voix avec les grands manitous syndicaux,

    cela fait toujours plus de gabelles et d’impôts.

    « Gratis pro deo », va devenir un bon mot !

     

    STAKHANO,

    laisses-y tes os !

    Working classe héro,

    n’a-t-on plus d’idéaux ?

     

    Unité pour suer sang et eau,

    disparité pour toucher le gros lot,

    dilemmes fondamentaux qui nous font tous égaux,

    gratter son solitaire et faire son Loto !

     

    STAKHANO,

    tu es ton propre bourreau !

    Working class héro,

    nous sommes devenus des charlots !

      

    JLB

    16/11/1995

     

     


    votre commentaire
  • CONQUISTADORS

    labetedugevaudan.com

    CONQUISTADORS

     

    Ils rêvent les richesses des Indes,

    et pour y parvenir, ils se guindent.

    Ce sont les trésors des Amériques

    qu’ils pilleront, après mille risques.

     

    CONQUISTADORS

    ASSOIFFES D’OR.

     

    Sortis de nulle part,

    de tréfonds de l’Espagne,

    enfants trouvés, chômeurs,

    hommes d’armes ou de bagne,

    l’Eldorado leur tendra les bras,

    dès que Colomb y accostera.

    Ils cherchent leur avenir,

    ils cherchent leur fortune,

    et pour trouver tout cela,

    rien ne les répugne.

     

    CONQUISTADORS

    ASSOIFFES D’OR.

     

    Par centaines au Nouveau Monde,

    ils débarqueront.

    Pour dans cette inouïe conquête,

    se faire un nom.

    Ils n’y apporteront que mort et destructions.

    Par les armes, la maladie, les indiens mourront,

    par dizaines de millions.

    Aztèques, Incas, toute population,

    au nom souvent d’une certaine évangélisation,

    en se donnant bonne conscience devant la Religion.

     

    CONQUISTADORS

    ASSOIFFES D’OR.

     

    Les Amérindiens ont gravé dans leurs chairs,

    le nom de ces cliques aventurières,

    Sujets des rois très catholiques,

    assassins et pilleurs méthodiques.

    De l’Argentine au Mexique,

    d’Atlantique en Pacifique,

    aboient encore les molosses,

    chiens de ces hommes aux actes atroces.

    Cortès, Pizarro, Balboa,

    De Narvaez, De Quesada, Valdivia. 

     

    CONQUISTADORS

    ASSOIFFES D’OR.

     

    Toutes les richesses amassées,

    ne les auront jamais rehaussés.

    L’Espagne les méprisera,

    leur roi ingrat, les dépouillera.

    Seuls leurs crimes resteront leur fardeau.

    Ils n’auront en Espagne,

    jamais aucun château.

    Ils se mélangeront aux rescapés de leurs méfaits.

    Et quatre siècles plus tard, leurs descendants

    seront émancipés.

    Mais il n’y aura plus en Amérique,

    ni or, ni indiens véridiques,

    que dans l’insondable Amazonie,

    et dans le tréfonds des esprits.

     

    JLB

    5/4/89

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


    votre commentaire
  • MUGUET, LILAS, COGNASSIER, POMMIER, AZALE


    votre commentaire
  • spartacus1918.canalblog.org

    POUR UNE IIIe COMMUNE

     

    On a levé le poing au ciel.

    On a rêvé d’une vie plus belle.

    Maintenant,

    ce devrait être le changement.

    Mais c’est encore le coup d’Etat permanent.

    Le République se fait vieille,

    quand les carriéristes s’y attèlent.

    L’alternance endort la France,

    le Citoyen n’a que pitance…

     

    Où est cette République sociale,

    du vivre ensemble, du vivre par le travail ?

    On n’a qu’une République bancale

    vendue à la dictature libérale.

     

    Alors que fait-on ?

    On prend la fourche et le pilon.

    On se pose des questions,

    pour constituer une constitution ?

    Haro la finance, haro les patrons,

    la Démocratie arrive en pelotons.

    Dans les quartiers, dans les villages,

    l’oligarchie, on la dégage.

    La France a assez d’Histoire

    pour que le Peuple retrouve espoir.

     

    On change cette routine

    qui de toutes décisions nous élimine.

    Brûlons l’urne et l’isoloir,

    ustensiles d’une fausse gloire.

    C’est en nous-mêmes qu’il faut croire.

    Ou nous n’irons jamais nulle part.

     

    A chacun sa besogne,

    quand l’austérité nous cogne.

    Quand la crise nous renfrogne,

    c’est la liberté que l’on prône.

    Respect de l’autre, partage, protection sociale,

    il y a pour tous du travail…

     

    Voici de vrais services publics,

    des banques coopératives, une industrie écologique,

    voici des élus qui rendent comptes,

    tous les lobbying à la tombe.

    La séparation de l’économique et du politique,

    une éducation vraiment laïque.

    Voici la gratuité des transports en commun,

    l’impôt juste et l’engagement citoyen.

    Voici le mandat unique et révocatoire,

    voici LA COMMUNE qui reprend le pouvoir.

     

    JLB 9 MAI 2013


    votre commentaire
  • « France REFERENDUM »

    (Naissance de la Ve République partie II)

     

    L’utilisation du Référendum en 1958, ce ne fût pas pour le Peuple, par le Peuple, ce fût par le Peuple pour De Gaulle, une grosse nuance en quelque sorte. Où l’utilisation d’une novation dans la vie politique d’alors à des fins personnelles, là on se rapproche un peu plus des faits.

     

    Car on le sait De Gaulle a tout fait pour parvenir au pouvoir, notamment dénigrer sans se lasser la IVe République et dégoûter les français de leurs dirigeants d’alors pour se présenter en recours. Cela a marché. Mais là, pour la concrétisation, se servir du Référendum, c’est une antinomie avec la personnalité De Gaulle, tout à fait à contrario de sa culture politique. Enfin comme il le dit lui même dans ses « Mémoires de guerre » :

    -      « Le Référendum, enfin institué…m’offrirait la possibilité de saisir le Peuple français et procurerait à celui-ci la faculté de me donner raison ou tort… »

     

    C’est la Démocratie directe à usage interne. En 58, De Gaulle le recours, cour-t-il vraiment un risque d’être désapprouvé ? Il y a-t-il d’autres alternatives à Droite ou à Gauche, non, la France politique a homologué le gaullisme comme la seule issue. Certes, l’appel au Peuple, il y pense depuis qu’il a fallu sortir du régime de Vichy, dès 1945. C’est la solution du tout fait, amené sur un plateau, accréditée par un oui ou renvoyée par un non. Tout dépend souvent de l’emballage, de la décoration faite autour, et le général est là sur son terrain.

     

    C’est simple, pour le citoyen de « l’Union Française », de métropole et d’Outre-mer, « de Valenciennes au fin fond du Sahara », « il s’agit de répondre, « oui ! » à De Gaulle à qui l’on fait confiance parce que la France est en question ». C’est un bloc, c’est un tout. Le César biffe d’un trait le problème très actuel de l’Algérie. « Faites confiance », avec une Constitution qui a les mêmes rouages que celle d’il y a cent ans, « les Collectivités Territoriales » peuvent s’inquiéter. Pourtant pour, l’Algérie-Sahara, par exemple, il y aura 96 % de « Oui ».

     

    Du 5 septembre 58, jour de la publication au J-O du texte de la Constitution, jusqu’au 28 septembre 58, jour du scrutin, le grand cérémonial gaulliste, de la place de la République à la sacro-sainte tournée en province, offre son grand carnaval de chantages et de supputations. Le « Non », c’est l’enfer, la révolution ou la dictature des colonels… C’est De Gaulle qui s’en va mourir de chagrin à la Boiserie remâchant son culte de la personnalité. Le « Non », c’est la France retombant à terre pour ne plus se relever. C’est simple, c’est imparable dans la conjoncture. Mais qu’à besoin De Gaulle de tant de mascarade ?

     

    C’est qu’il n’est pas si sûr du résultat ? Car le « Oui », tout ce mois de septembre 58 sera déclamé par tout ce que le pays compte d’officiels. Et c’est avec des « subventions publiques » que fonctionnera « l’union civique pour le Référendum en vue de l’avènement de la Ve République » et que sera édité son journal « France Référendum ». Les partisans du Non étant livrés à eux-mêmes ou presque. Si on leur donne un temps d’antenne normal à la RTF, c’est pour mieux qu’ils se discréditent aux yeux mal ouverts de l’opinion française. Et vite refermés ensuite devant le néant promis en cas d’échec du « Oui ».

     

    Comment s’étonner du résultat dans ce « contexte aidé ». Oui, De Gaulle a eu ses Morny par dizaines depuis Mai 58. Mais ces compagnons de l’ombre en seront bien mal récompensés, restant à l’écart des grands postes de pouvoir. Vous voyez bien messieurs les historiens qu’il n’y a pas de parallèles à faire avec Napoléon le Petit ! Le 28 au soir, c’est un raz de marée, « plus de 79% de Oui ». La France s’est offerte pour valider son inertie de Mai 58, pour corroborer sa lâcheté devant la louche « résurrection ».

     

    Jusqu’aux Législatives de novembre 58, voilà De Gaulle sur son nuage. Or, il faut bien un Parlement, même pour la France du héros « impartial ». On transforme alors le RPF en UNR (Union pour une nouvelle République) et c’est la revanche de 1951. Il faut relever qu’en pourcentage le nouveau parti gaulliste ne fait guère plus. Mais avec l’appui de l’appareil d’Etat et d’un découpage électoral fait sur mesure (scrutin uninominal), tout roule pour le mieux. Le Référendum est confirmé. Les français en trois mois pouvaient-il se désavouer ?

     

    « Les portes de l’Elysée sont ouvertes ». Le 21 décembre 58, De Gaulle est intronisé par 78,5% des 81233 notables élus un mois plus tôt. (Soit les membres du Parlement, des conseils généraux, des Assemblées d’Outre-mer, les représentants élus des conseils municipaux et collectivités d’Outre-mer), l’ensemble des notables ruraux pour ainsi dire. De quoi revenir à une politique bourgeoise et austère cadrant mieux avec le personnage sur le plan intérieur. C’est le plan économique Rueff, Pinay, (Franc lourd, libéralisation des échanges extérieurs, pression fiscale, relèvement des taxes et des tarifs des gaz, électricité, poste…). Un « ensemble nécessaire » qui perturbera bien les français dans leur vie quotidienne. C’est cela aussi, De Gaulle, puisqu’il paraît que l’augmentation du niveau de vie sous la IVe République a été « évidente ».

    Maintenant on ponctionne pour la grandeur de la France.

     

    Le 8 janvier 1959 à 17 heures, De Gaulle entend « se refermer sur lui les portes du Palais ». Le voici donc dans la place que depuis 18 ans, il sait sienne. Il a près de 70 ans et incarne le renouveau…

     

    JLB 23 avril 1996


    votre commentaire
  • CONSTITUTION DE 1958

    VOIR LE SITE contreculture.org et LE SITE sénat.fr pour le texte originel

    LE LEURRE CONSTITUTIONNEL

    (Naissance de la Ve République partie I)

     

    Il n’était qu’un homme, mais tout revenait à cet homme. Le Peuple usurpé, manié, leurré… Avait plongé son corps dans la nouvelle constitution, la « Constitution de papier », le torchon fécondateur du Gaullisme. 1958, un nouveau potentat déboule, aspirant l’Exécutif, s’asseyant sur le législatif pour l’étouffer. Enfermant le reste avec des décrets-lois, rendant ainsi caduque l’indépendance des corps d’Etats jadis encore puissants. Ne parlons pas non plus des potiches qui siègent tous les mercredis et qui réunies s’appelle le Gouvernement.

     

    Tout est devenu, « secteur réservé ou présidentiel », les « décisions importantes sont du ressort des décrets ». Et l’on sait que ceux-ci ne passent pas au vote du Parlement. De Gaulle peut et fait le plus souvent « la Loi » tout seul. Drôle de démocrate, ironique républicain, le pire à vrai dire, c’est que De Gaulle n’applique même pas sa Constitution originelle car il ne pourrait pas être maître de l’Exécutif.

     

    Voilà donc une constitution gaullienne qui sera adaptable au gaullisme, à De Gaulle. Art 15, il est le « chef des armées » donc par extension, s’occupe des traités, de la Défense, des Affaires étrangères… On pourrait citer d’autres cumuls, ajustements, interprétations de la Constitution de 1958. Et puis, s’il y a un obstacle, un jour où l’autre, on pianotera sur les mots à bon-escient. Ainsi le texte devient une longue litanie du pouvoir personnel. Au diable s’en vont petit à petit les instances démocratiques. Art 16, « au moindre danger immédiat » les pleins pouvoirs reviennent au Président de la République. La République d’un seul homme, n’est-ce pas la dictature au moindre prétexte ? Que penser de l’Art 44, qui annihile l’opposition parlementaire aux lois que voudrait et fait passer le gouvernement. Donc de Gaulle, puisque les amendements sont visés par le gouvernement et que les lois sur sa demande peuvent être directement votés en globalité. Ce dont toute majorité ne se prive guère.

     

    A défaut même, il suffira de brandir le vague Art 11, « le Président peut soumettre à Référendum tout projet de Loi ». Voici De Gaulle en lien direct avec le Peuple, une apparition clownesque à la télé, nouvelle arme de l’époque, pour enfoncer le clou et ainsi se poursuit la légitimité. On trouvera après, tout naturel, d’élire le Président de la République au Suffrage Universel. Or après un massif pilonnage propagandiste et un tripotage législatif, qu’elles étaient les chances de opposants à De Gaulle ?

     

    En posant les bonnes questions, au bon moment, en étant le seul à les poser, en maniant les questions afin que les réponses paraissent évidentes et dans le bon sens (le sens voulu), il n’y a pas de difficulté.

    (Voir le Référendum de St Pierre et Miquelon).

     

    Drôles de temps, drôles de mœurs, il faut se méfier des belles déclarations, des splendides intentions et des soporifiques constitutions.

    Les régimes passent, mais le Peuple est toujours leurré.

     

    JLB 24 MARS 1997


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires