• ITE, MISSA EST

     

    La cathédrale vibre comme un cœur,

    allez ! Ouailles de Monseigneur,

    sous les vitraux aux couleurs de feu,

    entonner des chants miraculeux.

     

    Allez ! Pèlerins égarés,

    un genou en terre, saluer votre Père,

    devant le prêtre au visage émacié,

    pleurer la morale que vous connaissiez naguère.

     

    La cathédrale raisonne de vide,

    Sursum corda.

    Allez, la messe est dite.

    Ite, missa est.

     

    Le marbre glisse sous le ciboire,

    les dalles sont usées sous les pas,

    même les cierges sont humides.

    Ici ne prieront plus les rois,

    et l’aveugle ne voit plus l’ostensoir.

    Des sonos comblent l’espace,

    des micros amplifient les angoisses.

     

    Ite, missa est,

    joignez la parole aux gestes,

    au son de la terrible clochette,

    allez, si peu que vous êtes,

    Courbez la tête !

     

    Dominus vobiscum,

    le Seigneur soit avec vous.

    Sur les prie-Dieu, à genoux !

    Sursum corda,

    haut les cœurs,

    Souffrez ! Comme a souffert le Seigneur.

    Chantez ! Comme si vous étiez joyeux,

    pour emplir le triforium devenu ombreux.

     

    L’orgue, la flûte, vous accompagnent,

    des vers déïficateurs sous la voûte stagnent,

    la lente cérémonie suit son cours.

    L’air sur les épaules est de plus en plus lourd,

    c’est le poids de l’Eternité,

    le voile des âmes envolées qui viennent communier,

    le révélateur d’une inquiétude,

    d’une soumission devenue une habitude.

     

    Allez ! Ouailles, vivre votre foi,

    peut-être un jour Dieu pardonnera,

    les quêtes insuffisantes et les regards en biais,

    et la crédulité dans ce qu’elle a de désuet.

    Ite, missa est,

    vade in pace.

     

    Retournes à ton monde profane,

    que la cathédrale retrouve son calme.

    Retournes à cette société païenne,

    où la fausse paix est de la vraie haine.

    Qu’on ferme derrière toi, le divin portail,

    et que la lumière céleste, enfin, perce chaque vitrail.

     

    jlb 2 Août 1993


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  • POLITIQUEMENT CORRECT

     

    Que commence le règne des gens honnêtes,

    costards, cravates, raie au milieu, manchettes,

    place de la Concorde, aux airs de fêtes,

    d’autres avant eux y ont perdu la tête.

     

    POLITIQUEMENT CORRECT !

    Les « gauchistes » d’hier ont fait place nette.

    La belle France file droit comme un pet.

     

    D’un coup, les bonnes intentions se projettent,

    les croix de Lorraine rependent aux fenêtres.

    Avec de l’argent propre, bourrez vos mallettes !

    Il n’y a plus de studio aux Baumettes…

     

    POLITIQUEMENT CORRECT !

    Aux revers des vestes, arborez vos rosettes,

    et tous vos curriculum vitae de carpettes.

     

    Après quatorze ans d’haineuse défaite,

    le sept Mai est coché sur les penses bêtes.

    L’édile RPR mènera l’enquête,

    morale, civisme… Pourront se repaître.

     

    POLITIQUEMENT CORRECT !

    La mémoire sera courte, claire, nette,

    enfouis l’abject, l’Histoire infecte.

     

    L’heureux temps qui va ainsi à nouveau être,

    armée et CRS rejoueront dans l’orchestre,

    un « Jacques Chirac » nous voilà, passé au tampon Gex.

    L’Ordre qui est tout, mettra bas les casquettes.

     

    POLITIQUEMENT CORRECT !

    Alors ne riez plus des vieilles chouettes,

    quand l’arriérisme revient de retraite.

     

    L’éducation pour tous… A la baguette,

    sans mot dire de la soutane du maître.

    Ville propre, motos et poubelles vertes,

    démocratie irréprochablement blette…

     

    POLITIQUEMENT CORRECT !

    Le dégoût est devenu un manifeste,

    pour tous ceux qui n’entrent pas dans cette geste !

     

    JLB 11 MAI 1995

     


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  • C.N.R.

     

    Ils ont oublié nos pères.

    C.N.R.

    Ceux qui avaient compris la misère.

    C.N.R.

    Des longues carrières ouvrières.

    C.N.R.

     

    J’ai honte pour ce gouvernement,

    qui de Bruxelles est le bêlement.

    Mauroy dans son tombeau,

    ces gens là font les beaux.

    A peine closes les funérailles,

    haro sur la Retraite et le peuple du Travail.

     

    C.N.R.

    Je me vois cent ans en arrière.

    C.N.R.

    40 ans de labeur et mis en bière.

    C.N.R.

    Apportez-leur la lumière…

     

    Après Parisot, Gattaz reviens,

    « le fruit du travail commun »,

    personne n’y pourrait plus rien ?

    « La Démocratie économique et sociale »

    sous les décennies a sombré corps et biens,

    retour aux dynasties féodales !

     

    Ils ont toujours en travers,

    C.N.R.

    Les socialisations du Front Populaire.

    C.N.R.

    Du Capital, le PS est devenu le compère.

     

    « Finir ces jours dignement »,

    ils n’y pensent plus un instant.

    Lorsqu’à 62 ans on est plus bien portant.

    Où est le nouvel Edouard Vaillant ?

    Sous prétexte de démographie,

    on revient au régime de Vichy. *

    C.N.R.

    La répartition bientôt en terre.

    C.N.R.

    Auroux fait une prière. **

    C.N.R.

    Encore se laisser faire ???

     

    C.N.R.

    Résister est nécessaire.

    C.N.R.

    Résister est nécessaire.

    C.N.R.

    Résister est nécessaire.

     

    JLB

    16 JUIN 2013

     

    *Sous Vichy, le nouveau ministre du Travail René Belin va reprendre les projets de la fin des années 1930 qui visaient notamment à substituer le principe de répartition à celui de capitalisation.

    Mais, les quatre dévaluations survenues depuis 1936 ont encore souligné la faiblesse des systèmes par capitalisation. Les travaux de l'équipe de René Belin aboutissent dès le 11 octobre 1940 à l'adoption d'un projet de loi par le conseil des ministres :

     

     « Les pensions de vieillesse et d'invalidité délivrées au titre des assurances sociales sont constituées selon le régime de la répartition. La liquidation, le service de ces pensions ainsi que les allocations... sont assurés par une caisse générale des pensions prenant la suite des organismes de gestions pour la vieillesse et l'invalidité... » Les mutualistes parviennent à bloquer la loi jusqu'en février-mars 1941 où Belin resservira le principe de répartition dans la mise en place de l'Allocation aux vieux travailleurs salariés (AVTS), premier système intégral par répartition. La nouvelle AVTS, basée sur le principe de répartition, se substituait aux anciennes caisses du régime de l'assurance vieillesse qui avaient accumulé au cours de leurs dix premières années de fonctionnement un petit magot de 20 milliards de francs. Ces réserves serviront à financer les premières années de l'AVTS. Le système donne droit à une pension de 40 % du salaire de référence, à partir de 65 ans.

     

    ** En 1982, sous la présidence de François Mitterrand, une ordonnance Auroux accorde la retraite à partir de 60 ans, pour 37,5 années de cotisation, au taux plein de 50 % du salaire annuel moyen. 

     

     

     

     

    LE CONSEIL NATIONAL DE LA RÉSISTANCE 

    Le CNR se réunit pour la première fois le 27 mai 1943, clandestinement, dans un appartement parisien, sous la présidence de Jean Moulin, représentant en France occupée du Général de Gaulle (installé à Londres puis à Alger comme chef de la France libre). Jean Moulin sera arrêté par les nazis en juin de la même année. Lui ont succédé Georges Bidault, démocrate chrétien, puis, à la Libération, le 15 septembre 1944, Louis Saillant, CGT. 

    Le CNR regroupait : 

      • huit mouvements de RÉSISTANCE intérieure : "Combat", "Libération zone Nord", "Libération (Sud)", "Francs-tireurs partisans (FTP)", "Front national" (rien à voir avec le Front national actuel), "Organisation civile et militaire" (OCM), "Ceux de la Résistance" (CDLR), "Ceux de la Libération" (CDLL), 
      • les deux grandes confédérations syndicales de l'époque : CGT (réunifiée) et CFTC, 
      • six représentants des principaux partis politiques reconnaissant la France Libre, dont le parti communiste, le parti socialiste, les radicaux, la droite républicaine et les démocrates-chrétiens. 

    Le CNR a défini son programme prévisionnel pour la Libération le 15 mars 1944. Comme vous pourrez le constater, on y trouve des objectifs d’une troublante actualité. 

    b) Sur le plan social :

      • le droit au travail et le droit au repos, notamment par le rétablissement et l'amélioration du régime contractuel du travail ;
      • un rajustement important des salaires et la garantie d'un niveau de salaire et de traitement qui assure à chaque travailleur et à sa famille la sécurité, la dignité et la possibilité d'une vie pleinement humaine ;
      • la garantie du pouvoir d'achat national par une politique tendant à la stabilité de la monnaie ;
      • la reconstitution, dans ses libertés traditionnelles, d'un syndicalisme indépendant, doté de larges pouvoirs dans l'organisation de la vie économique et sociale ;
      • un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d'existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l'État ;
      • la sécurité de l'emploi, la réglementation des conditions d'embauchage et de licenciement, le rétablissement des délégués d'atelier ;
      • l'élévation et la sécurité du niveau de vie des travailleurs de la terre par une politique de prix agricoles rémunérateurs, améliorant et généralisant l'expérience de l'Office du blé, par une législation sociale accordant aux salariés agricoles les mêmes droits qu'aux salariés de l'industrie, par un système d'assurance contre les calamités agricoles, par l'établissement d'un juste statut du fermage et du métayage, par des facilités d'accession à la propriété pour les jeunes familles paysannes et par la réalisation d'un plan d'équipement rural ;
      • une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours ;
      • le dédommagement des sinistrés et des allocations et pensions pour les victimes de la terreur fasciste.

    Source : felina.pagesperso-orange.fr

     

     

     


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  • TABLOÏDS

    Les chiens grattent les poubelles.

    Paparazzis tapis dans les coins,

    téléobjectifs crachant leur fiel,

    défauts volés pour les manchettes du lendemain.

     

    TABLOÏDS, TABLOÏDS, TABLOÏDS,

    VENDEURS DE VICES ET DE VIDES.

     

    Colonnes de haine, clichés grotesques,

    poux sur le star-système qui les nourrit.

    La délation transpire de pauvres textes,

    à chaque virgule pointe le trucage et l’avanie.

     

    TABLOÏDS, TABLOÏDS, TABLOÏDS,

    VENDEURS DE VICES ET DE VIDES.

     

    Torches culs en papier glacé,

    remplissant les kiosques de la sous-culture.

    Contes de fée qui finissent par des carnages.

    Contemplez les seigneurs comme en d’autres âges. 

     

    TABLOÏDS, TABLOÏDS, TABLOÏDS,

    VENDEURS DE VICES ET DE VIDES.

     

    Festins de pacotille, admiration du luxe,

    la merde pue si on s’en approche trop.

    Les tares humaines n’ont pas de reflux,

    dans la prolifération de ces sordides journaux.

     

    TABLOÏDS, TABLOÏDS, TABLOÏDS,

    VENDEURS DE VICES ET DE VIDES.

     

    Dans la Patrie du léchage, renforcez l’affichage,

    étalages de mœurs à tous les étages.

    Des princes aux VIPs, des assassins aux pédophiles,

    voici la grande histoire humaine qui défile.

     

    TABLOÏDS, TABLOÏDS, TABLOÏDS,

    VENDEURS DE VICES ET DE VIDES.

     

    L’horrible ou le clinquant,

    le foutre, la dorure et le sang,

    c’est le journalisme dégénérescent

    qui malheureusement se vend.

     

    JLB 04/07/1997

     

     

     

     

     


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  • TRYPTIQUE LE CHARIOT DE FOIN

    LE PORTEMENT DE CROIX

    L'ESCAMOTEUR

    LE VAGABOND OU LE COLPORTEUR

    BOSCH, Jérôme 

    Jeroen ou Hieronymus Van Aeken naît vers 1450 à ‘s-Hertogen-bosch (Bois-le-Duc) au sein d’une grande famille d’artistes, se consacrant notamment à la peinture à fresques et la dorure de statues.
     

    Il sera formé dans l’atelier familial et prendra par la suite le pseudonyme de Bosch, emprunté à son pays natal, afin de se différencier des autres membres de sa famille.

     

    Epousant en 1480 une fille de riche aristocrate, il est accueilli comme « membre notable » par la confrérie Notre-Dame, association religieuse consacrée au culte de la Vierge, dont il devient naturellement le peintre attitré. Sa vie à Bois-le-Duc se déroule alors paisiblement entre sa femme, son atelier et la confrérie, ce qui n’empêchera pas sa renommée de s’étendre bien au delà des frontières de son pays natal.  

    C’est dans ses lectures et dans l’atmosphère d’hérésie et de mysticisme régnant alors, que Bosch puise une inspiration nouvelle, qui lui fait délaisser l’iconographie traditionnelle de ses débuts, pour s’orienter vers des œuvres « sacrilèges » où le religieux se confronte au pêché et à la damnation. 

    L’enfer se mêle au paradis, et le satirique à la morale. On y voit sa préoccupation pour l’humanité corrompue condamnée à l'enfer éternel (
    triptyque du Chariot de foin v. 1500, Musée du Prado, Madrid) pour avoir tourné le dos à la loi divine. L’obsession du pêché s’illustre dans les sept pêchés capitaux (1475-80, Musée du Prado, Madrid), la Nef des fous (1490-1500, Musée du Louvre, Paris), le triptyqueJardin des délices terrestres, v.1503-04 (Musée du Prado, Madrid), allégorie fantastique complexe, composition de personnages et d’animaux hybrides, comportant de nombreuses références à l’alchimie.

    Le voyage de Bosch à Venise au début du XVIème siècle, donne une nouvelle dimension à sa créativité, on remarque plus d’espace et de paysages dans Saint-Jean à Pathmos (1504-05, Berlin, Gemäldegalerie), Saint-Jérôme en prière (v. 1505, Gand, musée des Beaux-Arts) ou la
     Tentation de Saint Antoine (1510, Lisbonne, Musée national des beaux Arts), œuvres qui montrent l’exemple de la vie des saints comme unique voie de salut. 

    Vers 1510 apparaît une nouvelle évolution avec les tableaux « à demi-figures », représentations de personnages à mi-corps, placés au premier plan (le couronnement d’épines, 1510, Madrid Escorial).
     

    Les œuvres de Bosch n’étant pas datées (une description de ses œuvres par un aristocrate espagnol a toutefois permis de les identifier), on pense que nombre des peintures portant sa signature ont pu être réalisées par ses successeurs, admirateurs de son œuvre.
     Bruegel l'Ancien saura en pénétrer le sens et en fera la base de sa propre création.  

    Source picturalisme.com

    LA NEF DES FOUS

    ALLEGORIE DE LA GOURMANDISE ET DE LA LUXURE

    LA MORT DE L'AVARE


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  • A CLEMENT MERIC

     

    Silence, on tue.

    Une fois encore,

    violence dans la rue,

    un fils, un frère est mort.

     

    Un camarade gît.

    Victime de skinheads,

    de la société, la lie,

    un genre de sous-merde,

    du FN, l’outil,

    du néant, resurgît…

     

    Echos fachos

    dans les médias nationaux,

    flics collabos,

    dans l’Etat socialo.

     

    Pourquoi en République pullulent,

    ces norias de groupuscules ?

    Gud, identitaires, nationalistes…

    Je vous abrège la liste,

    de ces sous-hommes notoires,

    qui avec des complicités évitent le placard.

     

    En ces temps réacs,

    il faut prendre acte,

    répondre à la violence avec tact,

    et pas seulement par tracts.

     

    La droite est devenue ce conglomérat,

    où tous les extrêmes décérébrés sortent des sous-bois.

    En République, ce genre d’individus,

    ne doivent plus avoir pignons sur rue !

     

    JLB 9 JUIN 2013

     


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  • DEUX BELLES ROSES

    UN FAUVE DANS MA JUNGLE


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  • 15 SEPTEMBRE 1958 Visite privée de Konrad Adenauer à Colombey 

    COLOMBEY

     

    C’était le genre, je rigole lorsque je me brûle.

    L’emphase ne fait pas bon ménage avec le ridicule.

    Un peuple de raideurs l’enfermait à Colombey.

    Du haut de son nuage, dans son tombeau, il errait.

     

    Mais il n’était point mort, tout du moins pas encore.

    Un De Gaulle de torts continuait à poursuivre son sort !

    Les heurts de la vie publique s’estompaient aux portes,

    le règne des médiocres serait de ceux qui bien vite avortent.

     

    Or le frustré rigolait, car il brûlait à l’intérieur,

    de cette hâte omniprésente d’être à nouveau aux honneurs.

    La gentilhommière raisonnait comme un monastère,

    St Bernard, bientôt, repartirait à sa sainte guerre.

     

    Douze ans de clôture, scandés de meetings,

    tant de mois, à n’apercevoir, à l’horizon, qu’une ligne.

    L’âcreté de l’homme va de paire avec celle de l’hiver,

    Colombey peut paraître un désert.

     

    Pourtant sous cette croûte, on dit, qu’il y avait aussi du doute.

    L’uniforme fait rigide, certes, le destin est une longue route.

    On peut avoir ses mots cruels et ses gestes sensationnels,

    mépriser l’argent et son monde, biffer ce qui n’est pas essentiel.

     

    Ce n’était pas sans grandeur pour l’impénétrable moqueur,

    je doute qu’à jamais même, il est des descendants à sa hauteur.

    Dans ces sphères hautaines, c’était le croquemitaine.

    Il chassait la bassesse, car c’était pour lui une gêne.

     

    Dans sa tour d’ivoire, lui, seul, serait à la hauteur de l’Histoire.

    Il attendait l’heure, comme on attend le soir,

    pour se coucher et mourir, ou partir pourfendre la nuit.

    Il pourfendrait, il l’avait choisi, l’Homme du destin, c’était lui.

     

    JLB 12 février 1997


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  • FAITES PARLER LA POUDRE !

     

    Cela ne suffisait pas,

    de s’embrocher, de s’assommer, de se découper.

    Il fallait plus de dégâts,

    casser les murs des châteaux et des cités.

    Roger Bacon ou les chinois,

    qui l’a donc inventée ?

    Salpêtre, poudre, charbon de bois,

    les armes à feu sont arrivées…

     

    FAITES PARLER LA POUDRE !

    QU’IMPORTE CE QUI VA EN SOURDRE,

    vous domestiquerez la foudre…

     

    Cruelle découverte,

    qui sera votre perte.

    Gadget de Crécy, tombeuse de Calais,

    la poudre parla par les canons anglais.

    Alors les villes se hérissent en leurs créneaux,

    de gueules noires, prêtes à d’infernaux travaux.

    Armes et poudres ne feront qu’évoluer,

    terribles inventions, en quelques années.

     

    FAITES PARLER LA POUDRE !

    QU’IMPORTE CE QUI VA EN SOURDRE,

    il y a de la chair à moudre…

     

    Des Hussites aux Sarrazins,

    l’artillerie, de plus en plus intervient.

    Monstrueuses pièces, énormes bombardes,

    le règne des Bureau ne vous tarde.

    Tirées par des bœufs, posées sur des chariots,

    les bouches à feu auront le dernier mot.

    Des boulets de pierre aux boulets de fer,

    les remparts n’aimeront pas la guerre.

     

    FAITES PARLER LA POUDRE !

    QU’IMPORTE CE QUI VA EN SOURDRE,

    lorsque c’est l’heure d’en découdre…

     

    Même les nefs s’armeront,

    marchandes ou guerrières, la mode du canon,

    au siècle suivant, verra la généralisation,

    et les spécialistes, qui avec, vont.

    Avec l’Arquebuse naîtra le canon portable,

    dans les guerres d’Italie, elle sera redoutable.

    L’art guerrier deviendra une industrie,

    il y aura des moulins à poudre, pour les mousquets et les fusils.

     

    FAITES PARLER LA POUDRE !

    QU’IMPORTE CE QUI VA EN SOURDRE,

    car le monde dût s’y résoudre…

     

    Pièces de tous les calibres, arsenaux multipliés,

    la neige chinoise est bien tombée,

    chère et destructive.

    Mais les rois, les états ne s’en privent,

    la guerre est révolutionnée,

    il en va de la victoire et de la sécurité.

    Que la force soit dictée avec efficacité,

    avec la poudre, l’Humanité n’a-t-elle pas détonnée ?

     

    JLB

     

     

     

     

     


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  • LE CHEVAL MONUMENTAL

    VOIR LE SITE DU MUSEE BOURDELLE : bourdelle.paris.fr (très beau site)

    LA SAPHO

    HERACLES ARCHER

    ANTOINE BOURDELLE 1861/1929

     

    Né à Montauban, Antoine Bourdelle découvre la sculpture dans l'atelier de son père, artisan sculpteur sur bois. A l'âge de quinze ans, il reçoit une bourse d'études pour l'Académie des Beaux-Arts de Toulouse.

    En 1884, Antoine Bourdelle entre à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris où il est l'élève d'
    Alexandre Falguière (1831-1900) et fait partie de la "bande à Schnegg". Deux ans plus tard, il quitte l'Ecole des Beaux-Arts pour être plus indépendant et vit en vendant des dessins.

    En 1893, Antoine Bourdelle est engagé comme praticien dans l'atelier de son ami et fervent défenseur 
    Auguste Rodin avec lequel il collaborera pendant quinze ans. De 1895 à 1902, il réalise "Le Monument aux Combattants et Défenseurs du Tarn-et-Garonne de1870-71" dont il a reçu la commande pour la ville de Montauban grâce à l'intervention de Rodin.

    Antoine Bourdelle réalise sa première exposition personnelle en 1905 et obtient un grand succès. Il s'éloigne du style du maître pour se rapprocher de la sculpture antique et médiévale. Avec "Héraklès archer", réalisé en 1909, il obtient un succès retentissant qui lui ouvre la porte d'une renommée internationale.

    En parallèle à la création de ses œuvres Antoine Bourdelle enseigne à l'Académie de la Grande Chaumière (Montparnasse) à de nombreux élèves comme, Alberto Giacometti, 
    Aristide Maillol, René Iché, Germaine Richier. En seconde noce, il épouse Cléopâtre Sevastos, son élève, dont il aura une fille, Rodia.

    Après la mort de Rodin, il est reconnu comme le plus grand artiste français vivant et réalise, parfois jusqu'à l'épuisement de nombreuses commandes. Créateur et vice-président du Salon des Tuileries, il est nommé en 1924 Commandeur de l'Ordre de la Légion d'honneur. Il est enterré au cimetière Montparnasse.

    SOURCE nella-buscot.com

    AU MUSEE BOURDELLE le jardin des sculptures coté rue

    SON ATELIER (vue de dos à l'image ci dessous)

    SON ATELIER (vue de l'entrée)


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  • CLONES

     

    C’est drôle cette vie – Bâtir de l’ennui.

    Une société qui ne dit pas son nom – Exploitation.

    Les bureaucrates, les technocrates, les scientocrates,

    font maintenant avec les moutons, ce qu’ils faisaient

    avec les patates.

    Une agriculture sociale,

    des clones pour la viande, des ersatz pour le travail.

    La déontologie, l’éthique, ne sont que du verbe.

    Apprêtons-nous bientôt à bouffer de l’herbe !

    Avec la masturbation scientifique,

    d’aucuns pourront rêver d’uniformisation politique.

    Et tout ce qui en découle.

    TOUS DANS LE MEME MOULE.

    Nous ne serons plus personne

    DES CLONES,

    alignés à l’usine comme des pylônes.

    DES CLONES,

    sans revendication pour que tout fonctionne.

    DES CLONES,

    par tonnes répondant à des klaxons.

    DES CLONES,

    faunes dressées, logées dans des camps mornes.

    DES CLONES,

    standardisés comme des bornes.

    DES CLONES,

    le cerveau remplacé par un téléphone.

    Pour le gavage, la bouche comme un cône.

    Puis il nous poussera même des cornes,

    on a ce qu’on mérite à force d’être borgnes.

    CLONES

    CLONES

    CLONES

    ……….

    ……..

    …..

     

    JLB 13 MAI 1997


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  • CHARONNE FEVRIER 62                                 

    Octobre 61                                   

    SOUVENEZ-vous

    Octobre ET Charonne

     

    17 OCTOBRE 1961,

    qui se souvient ?

    Et des terribles jours qui suivirent,

    le massacre des algériens,

    une liste de morts qu’on ne pourra jamais établir.

    Une honte que l’on voulut vite enfouir.

     

    Jours sombres d’une guerre sans fin,

    où la République se souille les mains.

    Jours indignes sous le joug policier,

    de Gaulle, Papon, Frey, Debré,

    les responsables sont cités…

     

    8 Février 1962,

    là on se rappelle un peu,

    station Charonne,

    la répression en personne.

    Gauche et syndicats,

    pour la paix, en branle bas.

     

    Qu’importe la manif pour le garde mobile,

    qu’importe le cortège aux CRS débiles.

    Les ordres viennent d’en haut,

    pas de quartier à tous les niveaux.

     

    Je ne l’ai pas vécu, mais franchement, j’y pense,

    quand ils viennent vous parler d’honneur de la France,

    souvenez-vous qu’en ces journées,

    les flics ont sauvagement tuer.

     

    Jetés des ponts, tabassés,

    en centre d’internement, torturés,

    étouffés, par des grilles de fer, écrasés,

    morts pour la dignité, morts pour la paix

     souvenez-vous qu’en ces journées,

    les flics ont sauvagement tuer.

     

    Souvenez-vous Octobre,

    jours chargés d’opprobre,

    Souvenez-vous Charonne

    où à sévit la charogne.

     

    Partialité de la Police,

    gouvernement complice,

    l’amnistie en 66,

    OAS et milice,

    l’honneur est bien factice,

    pour les hordes racistes.

     

    Souvenez-vous Octobre,

    jours chargés d’opprobre,

    Souvenez-vous Charonne

    où à sévit la charogne.

     

    Souvenez-vous qu’en ces journées,

    les flics ont sauvagement tuer.

    Souvenez-vous qu’aux ordres donnés,

    ils peuvent recommencer…

     

    JLB

    02/06/2013


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