• FASCISME COMMUNAL

    FASCISME COMMUNAL

    FASCISME COMMUNAL

     

    Ne passez pas par Dreux ce week-end,

    si vous êtes trop bronzé, vous allez attirer la haine.

    Là bas, c’est la menace, sous les milices de Le Pen.

    Tous les bourgeois de la ville s’y sont enrégimentés,

    ils partent en croisade contre les émigrés.

    Dreux, ville ouverte, ils s’en rappelleront,

    mais qu’en a bien à foutre, la seconde génération !

    Que l’on traite de toutes sortes de patronymes,

    ils sont déjà parqués, attendez que les fascistes les déciment.

    Non, on ne remporte pas une consultation électorale,

    lorsqu’on fait partie du Front National.

    De quel camp étaient les agresseurs ?

    On n’est pas à un trafic près contre les travailleurs.

    Il ne faut pas que Dreux soit un berceau,

    un exemple, ce serait grave et il faudra faire ce qu’il faut,

    tous auront à regretter leur acte, leur vote,

    les affrontements, la rébellion, ne doivent pas devenir lettre morte.

    Devinez l’opinion des commerçants,

    leurs vitrines, c’est en béton, qu’elles devront être dorénavant.

    Car ils sont en bonne partie dans ce résultat,

    Dreux, a-t-elle le droit, de mettre la France en émoi ?

    Supposons là en déception du socialisme,

    mais de là à sauter dans les bras du fascisme,

    il y a une extrémité qui ne doit pas dépasser le seuil communal.

    Les gens du FN n’ont rien à faire de ceux qui travaillent.

    Leur fondement principal, c’est le racisme.

    Et honte à ceux qui ont élu ces apôtres du crétinisme.

     

    JLB

    Quartier général des Loges

    12/09/1983

     

    Dreux (Eure-et Loire), 32 000 habitants 

    En septembre 1983, le Front National remporte sa première victoire électorale à Dreux dans une élection municipale partielle. La liste FN menée par Jean-Pierre Stirbois dépasse 16% des suffrages au 1er tour du scrutin. Entre les deux tours, la liste FN fusionne avec la liste RPR, menée par Jean Hieaux, qui deviendra maire. La droite locale voit le FN comme une force d'appoint permettant à la droite de l'emporter sur la gauche, à la mairie depuis 1977.  

    En 1988, Jean-Pierre Stirbois décède accidentellement. Le Front national refait liste à part dès 1989 mais n'obtiendra jamais plus le même score qu'en 1983. L'histoire du FN à Dreux se poursuit avec Marie-France Stirbois, élue députée en 1989 lors d'une partielle, puis conseiller général en 1992, puis député européen et conseiller régional avant de quitter définitivement la ville après les régionales de 1998. 


    En savoir plus sur 
    http://www.lexpress.fr/actualite/politique/ces-villes-que-le-front-national-a-deja-gerees_767233.html#gJ97oDq5LucmJpt9.99 

    Une manifestation «pour la démocratie» 

     Cette alliance fait la une des journaux et secoue l’opinion. Le monde intellectuel et artistique se mobilise : Yves Montand, Simone Signoret, Simone de Beauvoir s’offusquent de l’alliance entre droite et extrême droite. Le 9 septembre 1983, une manifestation «pour la démocratie» est organisée dans le centre-ville de Dreux en présence de nombreuses personnalités politiques, dont le ministre de l’Agriculture Michel Rocard et Pierre Juquin, cadre dirigeant du PCF.

    Sans succès: le 11 septembre au soir, la liste RPR-FN remporte l’élection avec 55,3% des voix. En ville, la tension monte, 2.000 personnes manifestent contre l’extrême droite. Des vitrines sont brisées et les rues résonnent de «Stirbois salaud, le peuple aura ta peau !» 

     

     

      

     

     

      

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