• HILARES/IGNARES/HAGARDS

                                                                                  PRAGUE 68

    BUDAPEST 56

    HILARES/IGNARES

    /HAGARDS

     

    Les chars sont arrivés,

    canons pointés, astiqués.

    Mitrailleuses prêtes à tirer,

    vain la répression sauvage,

    trop de révolutions dans les parages.

    Une dictature communiste,

    dans la glaciation, oui, cela existe.

    Dans Berlin, Budapest et Prague,

    La guérilla urbaine plia à coups de schlagues.

     

    On vit des soldats hilares

    frappant la population.

    On vit les peuples hagards

    en de pacifiques manifestations,

    écrasés sous les hordes ignares,

    chargés de regards d’incompréhension.

     

    HILARES/IGNARES/HAGARDS

    AINSI PERISSENT LES REVOLUTIONS.

     

    Patrouilles incessantes dans les rues,

    soldatesques qui sans prétexte, tue.

    Femmes violées, femmes égorgées,

    enfants égarés, perdus et effarés.

    Tous ces pays, dit socialistes,

    sont prisonniers dans une lice.

    Les derniers résistants, cerclés de rouge

    emplissent des listes

    pour être suicidés au fond d’un bouge.

    Partout émeutes et grèves,

    les chenilles des chars écrasent leurs rêves.

    C’est ce qui restera des communistes !

     

    HILARES/IGNARES/HAGARDS

    AINSI PERISSENT LES REVOLUTIONS.

     

    Satellisation immédiate d’après guerre,

    pression brutale sur les faux-frères.

    Des paysans rebelles à la collectivisation,

    coupant la production, matés par réaction.

    Moscou ne lésine pas avec l’autorité,

    le peuple, c’est la main d’œuvres qu’il faut dresser !

    Réflexes patronaux – expédients brutaux.

    Rien à foutre de la couleur du drapeau.

     

     

    On vit des soldats hilares

    Poussant vers l’usine les femmes

    On vit des enfants hagards

    sur les chaines, dans le même drame

    les réticents exécutés par les hordes ignares,

    avec dans le regard une sadique flamme.

     

    HILARES/IGNARES/HAGARDS

    AINSI PERISSENT LES REVOLUTIONS.

     

    Toute révolte jugulée expressément

    le drapeau serait plus rouge que le sang.

    Ils fabriquèrent des ouvriers de choc, des parvenus.

    Ces « héros du travail » jetèrent les autres à la rue.

    Ils installèrent des syndicats officiels, à la botte,

    qui aux gouvernements fantoches envoyaient leurs notes.

    Dans une course éperdue au relèvement,

    c’est bien le travailleur qui fût exploité impunément.

    Plus grandissait, le mécontentement

    plus la productivité se fit honteusement.

    Ouvriers tchèques, polonais, hongrois ou allemands

    tous en voie d’asservissement !

     

    HILARES/IGNARES/HAGARDS

    AINSI PERISSENT LES REVOLUTIONS.

     

    L’ordre soviétique

    écrivait son histoire tragique.

    Mais le Peuple en bras de chemise

    est une masse jamais soumise.

    Qu’importe les chars, les milices et les murs.

    Le temps et l’usure sont ses alliés les plus surs.

    Les chars sont repartis en tas de ferraille,

    les ignares encercleront d’autres camps de travail.

    Les révolutions prendront d’autres noms

    Et les mémoires parfois se réveilleront.

     

    JLB 26/10/1981

    JLB 01/12/2012

    « GUISEPPE DE NITTISLES COTTES BLEUES »

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