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LA NOUVELLE CALEDONIE
HISTOIRE DE LA COMMUNE DE PARIS 1871
LA NOUVELLE CALEDONIE
Sous les niaoulis fleuris de Nouvelle-Calédonie
Sont les ouvriers de tout Paris.
Presqu’île Ducos, île des Pins, île de Nou,
L’enfer paradisiaque pour tous.
Ce fût l’éloignement qui tua beaucoup d’entre eux,
De chagrin moururent nombre de communeux.
Partout, sur cette terre à la salubrité parfaite,
Au printemps éternel, toujours en fête,
L’entraide, la solidarité, montrèrent la fraternité régnante.
Aux cœurs des exilés, d’une indomptabilité permanente,
Jamais il n’aurait fallu se rendre aux tracasseries,
C’est le courage qui ressort vainqueur de la classe punie.
O Nouvelle-Calédonie des palétuviers,
Niaoulis lointains qui ombrent nos ouvriers,
Toi aussi ta liberté est corrigée,
Ton peuple canaque est prisonnier.
Un révolutionnaire n’est jamais vaincu tant qu’il n’est pas mort,
Même dans le trépas, il peut causer encore beaucoup de tort.
Dans le climat bienfaisant, condamnés devenus colons,
Dans des cases séparées, cultivaient leur concession pour l’administration.
Chacun travaillait de sa spécialité ouvrière,
Envoyant leurs produits, à Nouméa pour un prix de misère.
Mais un temps, on rêva, on se découragea, enfin on désespéra,
La folie et la mort étaient la fin pour certains cas.
La Nouvelle-Calédonie n’était pas un paradis,
Son défrichement fut l’œuvre des ouvriers de Paris.
Beaucoup ont leur tombe sous les niaoulis,
La bourgeoisie en a fait des maudits.
Tous ceux qui revinrent de Nouvelle-Calédonie,
N’avaient plus rien, si ce n’est des parents encore en vie ou des amis.
JLB 1er MAI 83
D’après : LOUISE MICHEL « Aventures et souvenirs de ma vie »
Tags : louise michel, nouvelle c lédonie, bagne, canaque, kanak
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