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LA PROIE
LA PROIE
Toute désignée,
victime affichée,
des instincts carnassiers,
butin humain, violenté,
la proie.
Flics, huissiers, juges,
traquez la proie !
Comme dans la nature,
la force vous rassure,
mais gare aux pièges,
tu tombes, on t’achève !
Plus de raison,
de convictions,
galères, abandons,
bouche bée, oppression,
plus le choix,
qu’être la proie.
Patrons, syndicats, états,
traquez la proie !
Une blessure,
une déchirure,
du sang en valeur sûre,
strictes lois et démesures,
Homo homini lupus
(l’homme est un loup pour l’homme)
il n’y a plus d’habeas corpus.
Les chiens déchiquètent la proie,
ils s’en emparent au nom du droit,
sur place et sans commisération,
avant de réclamer leurs commissions.
Ils ont traqué la proie,
pour les banques, les armées, les mafias,
ils ont serré la proie,
pour tous les lâches d’ici bas.
La proie,
toute désignée,
couchée sur le côté,
agonisante, vidée,
facile à piétiner.
La proie,
depuis longtemps trépassée
en toute humanité.
La proie, chaque jour, traquée,
traquée par les furieux de la société,
pour les thuriféraires du manque à gagner,
traquée et abattue, enfin,
devenue un butin humain…
JLB 16/11/93
Tags : Proie, charognards, banques, surendettement
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