• DYSPHORIE

    DYSPHORIE

     

    Perdu dans la douleur des hommes,

    croulant d’un verdict qui assomme,

    rabaissé à un rang infime,

    penché sur le bord d’un abîme,

    déchu de toute utilité,

    exaspéré dans sa dignité,

    accablé de si perdurant maux,

    fatigué des bureaux sociaux,

    vidé du moindre petit espoir,

    il vit sa commune histoire.

     

    Percé de petites annonces,

    balloté en coups de semonce,

    tiquant au son du téléphone,

    où des voix négatives tonnent.

     

    Dans une mer d’indifférence,

    il se noie, plus il avance.

    Découragé par la viduité,

    nargué par un souci de rejet,

    il se dégoûte de survivre.

    D’instinct, il continue à suivre,

    une route, qui mène nulle part,

    quand tu es rayé des mémoires.

     

    Toujours, un peu plus de tristesse,

    atomisera les plus prestes,

    rongés par ce qui fût leur travail.

    Aujourd’hui, il a les mains sales,

    celui qui s’est autant esquinté,

    rendu voûté ou silicosé.

    Cruelle rançon sociale,

    sans tancer l’hydre patronale,

    parlant en ressources humaines

    ou en conjoncture malsaine,

    le chômage augmentera plus,

    la vanité sera plus diffuse,

    dans les sphères mangeuses d’hommes,

    destructrices sous toutes formes.

     

    Et un gouvernement fantoche,

    retournera à fond vos poches,

    pour soutenir ces messieurs là,

    qui ne veulent plus du plein emploi,

    qui rechignent à payer leurs parts,

    aux caisses de secours notoires.

    Quelle sera l’issue de ces faits ?

    Encore plus de disparités,

    des bras ballants prêts à s’émouvoir,

    parce qu’ils ne verront pas plus noir.

     

    Et ce sera de justes pactes,

    que les bannis passent aux actes.

    Refoulés à cause de l’âge,

    regardés comme des sauvages,

    dévisagés de pieds en capes,

    soumis aux farces et attrapes,

    de questionnaires insidieux,

    et dépouillés entre quatre yeux.

     

    Ecartés parce que trop jeunes,

    pas assez amaigris de jeûnes,

    trop diplômés ou recalés,

    pleines charretées sur le pavé.

    Oui, un jour, il faudra du travail,

    il faudra briser la grisaille,

    et effacer le mot misère,

    des Larousse, des Petits Robert.

     

    JLB 20/04/1993

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