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Par Eugène Varlin le 13 Avril 2012 à 16:23
MASSACRE DE LAUNAY (en bas) FLESSELLES ET DE LAUNAY raccourcis (en haut)
STANISLAS MAILLARD (ci-dessous à gauche)
LES HEROS DU 14 JUILLET
La bastille est tombée,
en poussière, en fumée,
une cohue l’A Brisé,
MARDI 14 JUILLET.
HA ! Les courageux héros
qui tuèrent le prévôt.
HA ! Les fiers au labeur,
découpeurs de gouverneur.
DANSEZ, bons maris, glorieux,
buvez, bons pères, joyeux.
UNE Médaille vous attend.
AINSI, vos faits intéressants
auront l’aval de la Patrie.
TUEZ ! Tuez ! Dans tout Paris.
Bois un coup, vaillant Denot,
et sors donc ton grand couteau.
Charcute donc le prévôt,
et deviens un grand héros.
BRAILLE, superbe Maillard,
et entre dans l’Histoire.
Découpe le gouverneur
de la tête jusqu’au cœur.
HO ! La belle victoire,
que l’on fêtera jusqu’au soir.
Dansons nos grands faits d’armes
en épouvantant nos femmes,
avec ces têtes coupées,
de Flesselles et de Launay.
Clichy, JLB 5 JUILLET 1989
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Par Eugène Varlin le 13 Avril 2012 à 16:14
14 JUILLET
Les Invalides mises à sac,
oui ! Que la fête commence.
Sus à la vieille France !
Les peuples n’ont plus de trac,
quand arrive leur délivrance.
14 JUILLET
Qui peut arrêter
un peuple affamé ?
Les « Lumières » ont éclairé
les plus avisés.
Et dans l’élan ont suivi,
tous les chômeurs de Paris.
Oh ! Quelle belle Anarchie !
14 JUILLET
Pouvait-on mieux rêver,
une si belle journée ?
Incendies et pillages,
on se venge avec rage.
Finis impôts, droits féodaux,
on brûle du château,
on invente des complots.
14 JUILLET
Du sang à couler,
des têtes à couper !
On n’embastillera plus,
dans la prison de l’absolu.
On peut chanter, on peut danser,
Flesselles et De Launay, décapités,
aux bouts de piques, sont promenés.
14 JUILLET
Paris, boucherie,
Paris, barbarie.
Les rois peuvent trembler.
L’orage ne fait que commencer.
Les nobles peuvent émigrer.
Les bourgeois vont bientôt régner.
Les temps sont transformés.
14 JUILLET
Crépuscule de l’Autorité,
fin d’une société.
Que l’on s’enivre, que l’on rit,
car les symboles vite démolis,
les héros tombent dans l’oubli.
Les honneurs de la Patrie,
amènent vite des tragédies.
14 JUILLET
trop symbolisé,
14 JUILLET
Révolution ratée,
14 JUILLET
émeute de quartier,
14 JUILLET
Date mystifiée.
Clichy JLB le 17 février 1989
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Par Eugène Varlin le 2 Avril 2012 à 13:18
TIERS ETAT
CRISE… Morale,
CRISE… Financière,
CRISE…Economique,
CRISE… Sociale,
CRISE…Agricole,
CRISE… Industrielle
TIERS-ETAT, regarde-toi !
Serfs pressurisés et sans droit,
âne qui supporte les rois
TIERS-ETAT ! REVOLTE-TOI !
Les jours de misère, sans joie,
l’Hiver, tu ne connais que çà.
Le Privilège et l’Impôt,
souffre douleur des féodaux,
quand liras-tu donc du Rousseau ?
Avant que casse ton bon dos.
Poire des seigneurs et Clergé,
n’as-tu pas marre du fouet ?
TIERS-ETAT, regarde-toi !
Majorité de loqueteux,
vivant en baissant les yeux,
TIERS-ETAT, REVOLTE-TOI !
La famine, la disette,
tu n’as que çà dans la tête,
rêves-tu de bien-être ?
Tu dois les corvées aux maîtres,
puis se serviront les prêtres.
On t’humilie, es-tu bête ?
De tout ton travail, plus rien,
ne te restera dans les mains.
TIERS-ETAT, regarde-toi !
Squelettique, famélique,
qui ne connaît que la trique,
TIERS-ETAT, REVOLTE-TOI !
Est-ce une existence,
de sujets d’un roi de France,
comblant le privilégié ?
Toi, tu penses EGALITE,
que cela ne peut plus durer.
Ton ventre creux, t’a réveillé,
ta colère s’est affirmée,
et de tuiles, tu t’es armé.
TIERS-ETAT, regarde-toi !
Paysans, ouvriers, bourgeois,
tous les hommes ont des droits,
TIERS-ETAT, REVOLTE-TOI !
GUERRE… Aux préjugés,
GUERRE… A l’autorité,
GUERRE… Aux privilégiés,
GUERRE… A la médiocrité
GUERRE… A la grande propriété
GUERRE… A l’ancienne société.
Clichy, JLB 22/02/1989
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Par Eugène Varlin le 26 Mars 2012 à 16:01
LA BASTILLE par Hubert
LA BASTILLE
ST ANTOINE
Son nom sonne aux oreilles
d’un grand peuple qui s’éveille.
Son nom fût comme un frisson,
pour ceux qui craignaient les prisons.
On l’appelait la Bastille-St Antoine,
et elle en avala de la caouane.
De loin, elle surgissait cette Bastille,
au service de biens des familles,
hôtel de jeunes nobles libertins,
ou calottes, pourrissoir pour certains.
C’est qu’il en est passé des gens
dans ce funeste bâtiment.
Espions, traîtres, opposants,
les rois embastillent gaiement.
Purgatoire philosophique
ou prison aristocratique,
tous n’ont pas la même détention.
Au premier étage, les salons,
prisonniers avec domestiques.
Au second, oubliettes tragiques,
sous la fureur des rois,
on peut y mourir de chaleur ou de froid.
La Bastille fût une belle carnassière,
du Moyen-âge au siècle des Lumières,
passage des grandes affaires d’état,
force de soupçon entre Peuple et Roi.
Cette forteresse fût bâtie,
pour être la gardienne de la monarchie.
C’est un arbitre de pierre,
un rouage judiciaire.
Les rois ont agité son spectre,
pour censurer Idées, croyances,
la Bastille fût la tête,
de toutes les prisons de France.
Noire était sa silhouette,
sous le sceau d’une lettre de cachet,
à l’arbitraire, fortement sujette.
Combien de Latude, s’y sont distingués ?
Vaisseau solitaire et immense,
traversant les siècles sans clémence.
Le Droit s’incline devant la force.
Pendant 500 ans ou en un jour,
quand le Peuple, d’avec ses rois, divorce,
et démonte ses disgracieuses tours,
un mardi de juillet 1789.
JLB le 26/07/1987
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Par Eugène Varlin le 18 Mars 2012 à 18:30
THERMIDOR
En ces jours d’été,
Paris échauffé
Est pris de nausées.
La Veuve noire,
seule dans le soir,
est laissée sans regard.
THERMIDOR !
La France tremble encore.
THERMIDOR !
Ressuscitons donc les morts !
A avoir trop de vanité
montent les inimitiés.
A vouloir trop tyranniser,
on tombe vite dans l’excès.
Robespierre – dictateur,
voilà que sonne ton heure.
THERMIDOR !
Le glas martèle encore.
THERMIDOR !
Ces noirs temps et ces noirs décors.
« Sauveur de la Patrie »-« Conducteur de la Nation »,
L’échafaud t’attend, place de la révolution.
Tu n’échapperas pas à tes peureux ennemis,
aux quolibets et aux injures du tout Paris,
lorsque ta tête et celles de tes fidèles,
dans la fange, rouleront toutes, pêle-mêle.
THERMIDOR !
La Terreur a eu son sort.
THERMIDOR !
Qu’apportera l’aurore ?
CLICHY, JLB LE 30 JANVIER 1989
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