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    L'incendie est gigantesque, allumé de toutes parts

    HISTOIRE DE LA COMMUNE DE PARIS 1871

     

    PARIS BRULE

     

    Du Mont Valérien sévissaient les assassins,

    De Montretout grondait le canon de partout.

    La grandiose ville est maintenant dans leurs mains.

    Sous ce feu incessant jusqu’à que la Révolution soit à genoux.

     

    Paris brûle et la Commune recule,

    Le feu chaque combattant le manipule,

    La guerre des rues, à ces heures, exclut la pitié,

    Tout au profit des boulets rouges versaillais.

     

    Paris brûle, mais c’est un feu triste,

    C’est la tyrannie qui par son armée, à nouveau existe.

    Paris brûle, cette si belle ville, souffre.

    La répression l’a ouverte comme un gouffre.

     

    Le feu reste l’arme du dernier espoir,

    Que laissera cette révolution dans l’Histoire ?

    L’incendie est gigantesque, allumé de toutes parts.

    Lueurs denses couronnant la résistance des communards.

      

    Paris brûle, ses palais, ses monuments monarchiques,

    Ses tuileries, ses ministères, sont sous des flammes anarchiques.

    Paris brûle et c’est une lumière intense de douleurs,

    Ô que tout ses murs s’effondrent sur ces criminels vainqueurs.

     

    Des centaines de croisées sont assaillies par l’incendie,

    C’est la fin d’un mythe, l’ultime souffle de la vie,

    Obus versaillais contre pompier de parisien,

    On ne sait plus vraiment, d’où le feu, vient.

     

    Mais plutôt s’ensevelir que de livrer la ville révoltée,

    Autrement mourir dans l’assassinat de la liberté.

    Sous ce brasier, il y aura des cendres,

    Dont toutes les prochaines générations auront à apprendre.

     

    Paris brûle, c’est le foyer suprême,

    La Révolution sociale y a planté son germe.

    Paris brûle, vers ses lendemains inconnus,

    Mais pour l’heure, c’est son peuple que l’on tue.

     

    JLB 15 JANVIER 1984

     

    D’après : P.O LISSAGARAY « Histoire de la Commune de 1871 »

    BERNARD NOEL « Dictionnaire de la Commune »

     

     

     

     


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    AU POINT DU JOUR

    21 MAI 1871 ENTREE DES VERSAILLAIS DANS PARIS

    HISTOIRE DE LA COMMUNE DE PARIS 1871

     

    AU POINT DU JOUR

     

    Les mains d’un traitre ont hissé un drapeau blanc,

    Au point du jour, au soleil, d’un après midi rayonnant.

    Les hordes farouches de M. Thiers,

    Entrent dans Paris, Bastille prolétaire.

    Porte de Saint-Cloud, la barricade est en dessus-dessous,

    Et au Point du jour, les enfants jouent.

    D’innombrables flots de versaillais,

    Investissent Paris avec ordre de tuer.

    Nul communard pris les armes en main ne doit vivre,

    C’est une extermination en règle qui va suivre.

    Au Point du Jour, les enfants jouent,

    Les derniers jeux, les derniers rires sur leurs joues.

    Maintenant le canon bombarde à boulets rouges,

    Versailles arrive avec son joug.

    Un traitre nommé Ducatel a réussi son appel.

    Au Point du Jour, il n’y a pas de fusils, de pioches, de pelles.

    Plus de résistance, la Semaine Sanglante commence.

    C’est la guerre urbaine pour unique défense.

    Au Point du Jour, les lignards envahissent Paris,

    L’on fusille, déjà, dans les jardins d’Auteuil et de Passy.

     

    Thiers, retenez ce patronyme d’assassin,

    Citoyens, il nous faut combattre et mourir debout, citoyens,

    Pour nos idées de justice et de solidarité.

    Au Point du Jour, le soleil se couche, sur la liberté.

    La Seine rougeoie telle une rivière de feu.

    Depuis six semaines a coulé un sang généreux,

    Contre la douleur et la misère,

    Contre ces impitoyables réactionnaires.

    Aux armes, citoyens, aux armes,

    Aux barricades, hommes, enfants, femmes,

    Le Point du Jour, c’est le sang de nos entrailles,

    Qui se déverse jusqu’à Versailles,

    Mais l’on se battra corps à corps, pieds à pieds,

    Du Point du Jour au Père Lachaise, jusqu’au dernier.

     

                                                                                          JLB 1/11/82


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  • LA PLUS BELLE ARMEE QUE LA FRANCE AIT JAMAIS POSSEDEEHISTOIRE DE LA COMMUNE DE PARIS 1871

     

     

    CHAPITRE V

     

    LA REPRESSION 

    (21 mai 1871-mi juin 1871)

     

     

    « Surgit la horde versaillaise, immonde,

    Dans tant de sang, esclaves et haineux.

    Aux frontières de Paris, le canon gronde,

    C’est la répression féroce qui amène ces spectres hideux »

     

     

    « LA PLUS BELLE ARMEE QUE LA France AIT JAMAIS POSSEDEE »

     

    « La plus belle armée que la France ait jamais possédée »

    Une armée de fuyards, de chouans, une soldatesque bigarrée.

    « La plus belle armée que la France ait jamais possédée »

    Une armée de mouchards, d’ex sergents de ville, de zouaves périmés.

    « La plus belle armée que la France ait jamais possédée »

    Une armée de gendarmes, d’espions et de prisonniers bismarcqués.

     

    Thiers est fier de ses exploits, et jubile de ses léchages,

    A force d’argent, de paternalisme hypocrite, de démagogues bavardages,

    Thiers se concilie la troupe, qu’à Satory, il regroupe.

    Isolée des évènements, bien nourrie, bien vêtue, « la plus belle d’entre les belles de troupe »,

    Car il s’agit d’aller libérer Paris, « d’une tourbe de misérables ».

    Ces soldats deviendront des assassins gavés par toutes ces fables.

    « La plus belle armée que la France ait jamais possédée »

    Une armée de fuyards, de chouans, une soldatesque bigarrée.

     

    Fine fleur guerrière, revancharde de la chute d’un Empire,

    Vous n’avez plus d’honneur à perdre, vous pouvez agir.

    En rêvant de vengeance sur le dos des parisiens,

    Avec cette « belle armée » dont Thiers pense même effrayer les prussiens.

    Préparez votre guerre de classe contre le travail.

    Thiers le nain veut imiter Napoléon le petit dans ces fulgurantes batailles.

     

    « La plus belle armée que la France ait jamais possédée »

    Une armée de mouchards, d’ex sergents de ville, de zouaves périmés.

     

    Or Bismarck, goutte à goutte, libère la lie bonapartiste,

    Et Thiers racole, Thiers quémande, encore plus de soldats, offensant Paris pacifiste.

    La guerre civile, c’est ce que Versailles a toujours cherché,

    Les bourgeois peuvent donner libre cours à leur vanité.

    Avec VINOY « le décembriseur » et Mac Mahon « l’invincible »,

    Avec le génie napoléonien de Thiers lui-même, ils peuvent se permettre tous les crimes.

     

    « La plus belle armée que la France ait jamais possédée »

    Une armée de gendarmes, d’espions et de prisonniers bismarcqués.

     

    Compagnies de vauriens, bataillons de vautours, régiments de fripouilles, voici l’armée de la répression,

    Elle n’a pour seul objectif, que la réduction de Paris, l’assassinat de la Révolution.

    Ces soldats éduqués par des généraux, tel Galliffet, se préparaient aux exécutions sommaires,

    Donnant libres cours à leurs instincts, sous l’occultation de Thiers.

    Cette armée en surnombre pouvait prétendre à rétablir tous les privilèges et les monopoles.

    Quand depuis deux mois, Paris la résistante, du monde était le pôle.

     

     

    « La plus belle armée que la France ait jamais possédée »

    Une armée de fuyards, de chouans, une soldatesque bigarrée.

    « La plus belle armée que la France ait jamais possédée »

    Une armée de mouchards, d’ex sergents de ville, de zouaves périmés.

    « La plus belle armée que la France ait jamais possédée »

    Une armée de gendarmes, d’espions et de prisonniers bismarcqués.

     

    JLB LE 16 MARS 1983

     

    D’après : KARL MARX « LA GUERRE CIVILE EN France »

    Bernard NOEL « Dictionnaire de la Commune »

     

     

     


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  • ERREURS FATALES

     programme de la Commune (bon à tirer signé Amouroux) fac similé Musée de St DENISERREURS FATALES

    HISTOIRE DE LA COMMUNE DE PARIS 1871

     

                            ERREURS FATALES

     

    L

    es ouvriers de Paris firent la Révolution pour ne plus avoir de chefs, de contremaîtres et autres gardes chiourmes (Ou tout du moins pour les élire eux-mêmes), structure encombrante de la société d’alors (et de toujours). Ils voulaient aussi en finir avec la misère, les salaires dérisoires, les taudis sans confort où ils habitaient, l’endettement chronique, et plus cruel encore, la faim, qui bien souvent malgré qu’ils eussent un travail, les tenaillait encore.

     

    M

    ais une révolution sans chef est une révolution sans tête. Bien qu’il y eût des élus, des noms prestigieux, des hommes aux passés glorieux, (anciens de 1848, contestataires de l’Empire, blanquistes, jacobins, militants des chambres syndicales, radicaux pour une république démocratique et sociale, membres de l’A.I.T.), ces hommes ne purent jamais s’entendre assez pour faire front. Et la Commune fût dès lors, un grand vaisseau qui sombra petit à petit.

     

    E

    n politique, il n’y a aucun cadeau à faire à ses adversaires. Or dès le 18 mars commença une série d’erreurs graves et irrémédiables pour la réussite du mouvement. (L’exercice du pouvoir demande une rouerie et une expérience que la plupart des élus n’avaient pas). C’est ainsi que l’agneau « communeux » devint la proie facile du loup versaillais.

    D

    ès le premier décret, celui sur l’acquittement des loyers, une bévue se fît jour, on acquittait tous les termes et malheureusement tous les industriels et patrons de la capitale bénéficièrent aussi de cette loi. Eux qui pendant le Siège avaient fait des profits scandaleux, eux qui étaient les pourvoyeurs de la misère de Paris, les exploiteurs de son peuple, ne devaient pas rendre gorge, quelle injustice ! L’enthousiasme du moment permit que l’on n’enquête pas sur ces gens. La Commune ne pourfendit pas cette injustice sociale, ces francs-ripailleurs rigolèrent bien  en dessous.

     

    L

    e 30 mars se firent jour les premières discordes politiques. La Commune élue tergiversa avec le Comité Central, représentant la force militaire de Paris. Il y avait alors deux pouvoirs dans Paris, c’était faire naître dès le début la confusion. Au fil des jours, les discordes ne firent donc que s’amplifier et Paris qui avait besoin d’un pouvoir fort qu’exigeait la situation, montrait à présent ses faiblesses.

     

    P

    aris avait sous la main au soir du 18 mars et le lendemain, un certain nombre des membres du gouvernement, il pouvait d’un moment à l’autre arrêter ses futurs assassins, mais le Comité Central, seule autorité à cette heure là, ne pensa même pas à cette possibilité. On laissa fuir les égorgeurs et on ne les poursuivit même pas. Ils emmenèrent aussi dans leur sillage nombre de troupes désemparées que la Garde Nationale eût pu facilement désarmer en arrêtant les officiers et en fraternisant avec les soldats qui pour la plupart ne demandaient que cela.

    Mais que les heures de révolution sont troubles et l’on ne fait pas l’avenir avec des si. On crût trop tôt à la victoire complète et ce qui est sûr, c’est que l’on manqua de l’étayer et de la fortifier.

     

    O

    ui, la Commune réorganisa les services publics, la défense de Paris, l’ouvrier prit la place du chefaillon en fuite et tout tourna aussi bien, si ce n’est mieux qu’auparavant. Malgré les espions et les conspirateurs qui eux aussi « travaillaient » en toute liberté. C’était prendre une attitude défensive alors que seule l’attaque était salutaire. Paris était alors la force vive de la Nation et Versailles n’était que débandade.  La victoire semblait à portée de mains, mais on ne fit rien. Versailles pût regrouper ses forces et le fit ardemment. Les fauves eux sentaient le danger. Le 1er avril, Thiers pouvait déclarer la guerre, il était trop tard pour Paris.

     

    L

    e 2 avril, on sortit enfin de Paris, mais le désordre le plus total, avait présidé au rassemblement des hommes, 40000 hommes environ, confiants et prêts au combat. Mais où était donc les officiers, les canons, l’intendance, de cette armée populaire ? Les hommes attendent, piétinent, se fatiguent. Lorsqu’on fait route enfin, le Mont Valérien que l’on croyait aux mains des communeux (Ou abandonné) tire sur les colonnes. C’est la panique, la débandade a changé de camps. Paris, s’est trahi tout seul, en se préparant mal, inefficacement, Paris aux mains de révolutionnaires trop tendres, trop romantiques. La fleur au fusil n’était plus du temps présent. Thiers en arrêtant Blanqui, le 17 mars, avait ôté à la révolution, l’homme providentiel. (Il est permis d’imaginer qu’avec l’expérience de Blanqui, les évènements auraient eus une autre tournure). La Commune montrait ses limites politiques et militaires.

     

    R

    évolutionnaires d’aujourd’hui, nous pouvons étudier les révolutions passées. Mais soyons sûr qu’aux heures où sonne le tocsin, il est bien difficile d’appliquer ses théories.

    Pour ma part, je ne veux pas diminuer par mon analyse amatrice et à la seule lueur de mes lectures, la grandeur des hommes et des femmes qui demeurent le cœur de la Commune, et quelques furent leurs erreurs, bien d’autres en ont fait et beaucoup d’autres en feront. J’ai juste pensé, en humble rédacteur, qu’il serait quand même enrichissant de relater ces erreurs, pour qu’à l’avenir, elles ne ressurgissent pas comme des spectres assassins.

     

    S

    ur le plan militaire, il faut bien le dire, la Commune fût une faune. Il y eut plus d’incapables et de négligents dans les états-majors que d’officiers compétents. Puis lorsque ces hommes furent enfin à leurs places, il était bien trop tard. Le pire était fait. La Commune, on le voit, ne sût pas se doter d’une armée efficace, mais comment discipliner le Peuple ? Le Peuple est un fleuve, un torrent ou une rivière docile. Tout le courage et la valeur ne valent pas une bonne stratégie d’ensemble.

     

    M

    ais la plus grande « maladresse » de cette révolution fût bien de laisser, à disposition des versaillais, bien au chaud, l’argent engrangé à la Banque de France. Tous les titres, les revenus, à l’enregistrement et aux domaines, à la caisse des dépôts et consignations, on n’osa pas se saisir de toutes ces richesses quand c’eût été ce qu’il fallût faire. On se fît trop d’honneur à s’auto suffire. (Mis à part un petit emprunt fait par Jourde). Thiers n’hésitât pas et empruntât à sa guise (notamment pour équiper son armée). L’argent est le nerf de la guerre. On vivait sur la victoire, on préféra la défaite certaine. On pouvait sauver des vies, réduire les plus riches, on préféra encore vaincre par la force. Ce n’était qu’illusion, que grandeurs inutiles, que sacrifices aveugles. Grossière négligence qui eût évité bien des carnages. Versailles, elle, n’hésitait pas à qualifier les communeux, de pilleurs, de voleurs, d’incendiaires. On était bien loin de la vérité. Il fallait bien que contre Paris isolé, Versailles affabule, pour par sa propagande, se donner quelque crédit envers le reste de la France. La Commune détenait la fortune du pays en otage, la plus belle des armes (du moins la plus efficace selon comme on l’emploie), elle ne s’en servit pas et la préserva même. Gloire aux ouvriers qui sauvegardent l’argent de leurs exploiteurs, la bourgeoisie de France, les « Honnêtes gens » leur doivent leur avenir.  On sait comment, ils remercieront le trop bon peuple.

     

    L

    a Commune fût un gouvernement bien faible, comme un enfant qui naît trop chétif, intelligent mais condamné, s’autodétruisant presque. Léger comme une illusion, infime comme un espoir, se posant trop de questions pour pouvoir toutes les résoudre. Miné par le temps qui le ronge, refusant de s’administrer les remèdes nécessaires à sa vie.

     

    E

    n fait, la plupart des élus, sont débordés par les responsabilités qui leur incombent et ils les fuient. L’absentéisme sera élevé à l’Hôtel de Ville. En ces moments critiques, ne fallait-il pas redoubler d’efforts ? Leurs décisions sont incomplètes et irréfléchies, souvent ce qui est voté la veille est contredit le lendemain. La confusion est la mauvaise maîtresse de la Révolution. Pourtant quelques uns se démènent, mais leur volontarisme se noie dans la négligence des autres. HA, Liberté, que de débats encenses-tu !

     

    L

    a révolution ignorait la propagande, arme de tous les gouvernements, indigne mais efficace. Le monde regardait Paris, la grande famille ouvrière attendait la victoire. Mais Paris bastion (étranglé, isolé) ne pût qu’ignorer ses frères. Un appel (une adresse aux communes de province a été publiée) aurait-il fait bouger les choses ? Qui sait, l’enthousiasme des peuples exploités remue souvent des montagnes. Au contraire, Versailles sût tout des coteries de l’Assemblée parisienne. On se gargarisa au château, on monta en épingle les moindres faits et gestes des communeux. A défaut de vaincre par le fusil (dans un premier temps), on grappillait du terrain par les mots.

     

    P

    aris se défendait tant bien que mal. Bien qu’il ne fût jamais organisé de conseil général de défense. Paris, sur le terrain, ne résiste le plus souvent qu’avec la hargne et le courage de ses combattants, la plupart du temps livrés à eux-mêmes, sans relève. L’incurie, à force, tua la discipline et les effectifs, au feu, diminuèrent très vite. Restèrent les plus endurcis, mais on vit même quelques officiers déserter. Il n’y eût pas de punition, ni aucune sévérité. Pourtant toute une machinerie administrative s’est établie. Le Comité Central a des sous comités, qui eux-mêmes ont des bureaux. Il faut des jours pour avoir de l’armement, alors que le temps est si précieux. Du gâchis toujours du gâchis, lorsque le combattant est héroïque. C’est toute une administration discutailleuse qui lui tire dans le dos.

     

    E

    t Paris commençait à céder à l’extérieur comme à l’intérieur. Tout homme lucide eût vu la craquelure sur la façade de la Révolution. Dès lors qu’il eût fallu construire des enceintes intérieures, rendre les embryons de barricades inexpugnables, se fortifier à l’intérieur, rien ne fût fait (ne pût être fait souvent), on négligea le strict nécessaire. On constata comment les versaillais purent tourner les obstacles, dressés sans études (pour la plupart), pendant l’investissement de la capitale.

     

    L

    orsqu’il fallut de la fermeté, il n’y eût que de la jalousie. La Commune étant le pouvoir légal du Peuple, elle n’eût que trop de tolérance pour le Comité Central, qu’il eût fallu dissoudre au soir du 7 germinal an 79 (28 mars) pour ramener plus d’harmonie et de cohérence. Mais ce ne fût pas fait. Certes le Comité Central avait eu un grand rôle dans l’aboutissement de la Révolution, il aurait dû s’auto dissoudre… Mais lorsqu’on goûte au pouvoir, pourquoi a-t-on tant de mal à le lâcher ? C’est classique. Or deux instances pour gouverner, n’était-ce pas trop ? Ne fallait-il pas agir ? Là encore pas d’action. Et cet état de fait se répercutait dans les services qui dépendaient seulement du bon vouloir ou de l’énergie des délégués à leur tête. Comme quoi les révolutions sont pleines de contresens.

     

    A

     Défaut de se servir des otages matériels, on prit des otages physiques. Un Darboy pour un Blanqui, Thiers refusa tout net, espérant bien faire un martyr de l’archevêque de Paris. On tomba dans le panneau, mais il fallût bien entendre les cris de vengeance du peuple après les assassinats de prisonniers parisiens. Sur la méthode, on avait omis d’éclairer le monde, malgré quelques placards, on oublia en général d’avertir la province des agissements versaillais. (Il n’y eût pas de contre propagande, on l’a déjà vu). Cette province qui depuis le début réclamait des délégués de Paris, ne vit rien venir, que le renforcement (par la censure entre autre) de la férule des ruraux.

     

    D

    ans les délégations de la Commune, l’insuffisance régnait. Le manque de moyens, la personnalité des délégués, les antipathies, brimèrent toute bonne marche. Là aussi, on négligea, les archives et les comptes de la bourgeoisie, on n’eût pu mettre à jour certains mystères et tripotages officiels. La France a bien vu ce qu’elle devinait de ses affaires. Encore on se récria devant l’imbroglio des mécanismes politiques et administratifs. En outre, la plupart de ces documents paraissaient du chinois aux hommes de la Commune. Le temps manquait toujours et le déchiffrage ne se fît donc jamais. Pourtant quelles sources avait-on là, mille turpitudes. De quoi envoyer les fusilleurs de Paris au bagne à perpétuité.

     

    L

    a Commune qui fût si inventive au départ, si progressiste socialement, arriva à saturation. Début mai, la situation militaire catastrophique prévalait. Les débats à l’Hôtel de Ville étaient autant de tragi-comédies. C’était à qui imitait le mieux les personnages de 1793. La Commune par ses chefs n’était plus qu’une parodie de révolution. Car ne s’était-on pas affublé aussi d’un Comité de Salut Public (par mimétisme), ce qui constituait un troisième pouvoir dans Paris et ne faisait qu’envenimer les choses.

     

    D

    ans les derniers actes, un décret vengeur promulgua la destruction de la maison de Thiers. Acte symbolique autant qu’inutile puisque le lendemain Versailles vota à son gourou l’édification d’un nouveau palais. De jour en jour, le désastre avançait inéluctablement.

     

    A

    u moment où les versaillais entrèrent dans Paris, la Commune se sépara. Chaque délégué rejoignit son arrondissement. On se retrancha dans chaque quartier, à l’heure où il aurait fallu se porter à l’ennemi, combler les trous, renforcer les barricades délabrées. C’était, dans ce réflexe, déjà se sentir vaincus, presque refuser le combat (tout du moins l’attendre). C’était mettre trop de foi dans le combat de rue. L’attaque n’eût-elle pas été la meilleure défense ? Versailles contourna en force les quartiers résistants et submergea un à un les derniers défenseurs de la Révolution.

     

    L

    a Commune mourrait, et pas seulement de ses erreurs, le désespoir envahissait le monde ouvrier. « Le socialisme est fini pour longtemps » dixit THIERS. Elle n’avait pas mesuré l’ampleur du combat engagé, et laissé le loup versaillais reprendre ses forces. Trop de ces hommes qui entrent en révolution le sourire aux lèvres, on apprit à leurs dépens que les classes aisées ne laisseront jamais faire le changement social comme une bagatelle. Il faut être plus féroce qu’elles. Méditez, méditons, donc sur la révolution bourgeoise de 89, vous verrez qu’il faut être très féroce, plus féroce que jamais. Non les romantiques ne peuvent pas faire la révolution. Mais ils savent mourir…

     

                                                                                                  Clichy, JLB 28 NOV 1989

     

     

     

     

     


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    LES PARISIENNES

    LES PARISIENNESFEMMES EN ACTION

    HISTOIRE DE LA COMMUNE DE PARIS 1871

     

    LES PARISIENNES

     

    Durant le Siège de Paris,

    Dévouées ambulancières

    Au cœur de la bataille.

    Pendant la Commune,

    Jusqu’au bout des représailles,

    Elles marchèrent dans les escouades,

    En faisant don de leurs vies.

     

    Elles s’anoblissent par le travail,

    Toutes leurs entreprises furent satisfaction,

    Car sans elles, le 18 mars, pas de révolution,

    Courage et prouesses animent leurs entrailles.

     

    Sous la Commune, elles étaient grandes les parisiennes,

    Par amour pour la liberté,  elles versèrent sur le pavé,

    Beaucoup trop du sang de leurs veines…

     

    Concubines glorieuses contre l’ordre bourgeois,

    La misère et l’anticléricalisme portent leur raison,

    Femmes mariées, ouvrières, toutes contre l’infamie de la loi,

    Toutes superbes égéries luttant à la réforme des conventions.

     

    Mortes au combat, cantinière à la barricade,

    Dans les bataillons, l’arme sur l’épaule,

    Héroïques, comme les hommes, dans la fusillade,

    Sublimes, aux actions d’éclats, aux périlleux rôles.

     

    Institutrices, brocheuses, relieuses, lingères, couturières,

    Aux services des blessés dans la semaine sanglante,

    Dans cette guerre civile, le fusil sied aux ménagères.

    De la place Blanche au Panthéon, résistantes.

     

    Sous la Commune, elles étaient grandes les parisiennes,

    Par amour pour la liberté,  elles versèrent sur le pavé,

    Beaucoup trop du sang de leurs veines…

     

    Calomniées, injuriées, jamais elles ne livrèrent,

    Sous la menace ou par leur volonté silencieuse,

    Dans les procès de Versailles, les retraites des révolutionnaires.

    Hommes, maris, pouvaient louer ses courageuses.

     

    Subissant brutalités, privations et vexations,

    Dans les prisons et les enceintes fortifiées,

    Elles, considérées comme mineures et esclaves par l’institution,

    Montrèrent à tous, la dignité et la fierté.

     

    Elles furent sans conteste, aux hommes, égales,

    Dans les circonstances, les souffrances, les endurances,

    Oui, ces femmes ont leur grande part dans la révolution sociale,

    Des clubs, aux associations, aux barricades, elles furent notre chance.

     

    Sous la Commune, elles étaient grandes les parisiennes,

    Par amour pour la liberté,  elles versèrent sur le pavé,

    Beaucoup trop du sang de leurs veines…

     

    Si vous passez Place Blanche, aujourd’hui, vous pourrez voir pousser entre les pierres qui pavent la rue, des fleurs divines. Elles poussent pour que jamais la mémoire n’oublie que des femmes inconnues combattirent pour le maintien de la liberté revenue.

    Beaucoup moururent Place Blanche, d’autres Place du Château d’Eau (République). Sur la compagnie de 120 femmes résistantes, toutes furent exterminées.

    Je dédie ce texte à toutes les femmes de la Commune, illustres ou inconnues, qui firent la grandeur de la révolution.

      

      

     

    JLB le 10 Février 1983

     

    D’après : Bernard Noël « Dictionnaire de la Commune »

     


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    ENFANTS INCARCERES DANS LA PRISON DES FEMMES

    HISTOIRE DE LA COMMUNE DE PARIS 1871

     

    CE SONT NOS ENFANTS

     

    Dans les bataillons,

    Ils sont grands comme des hommes.

    Sur les barricades,

    Leur courage, vous étonne.

    CE SONT NOS ENFANTS.

     

    Fils de fédérés, pupilles de la Commune,

    Filles ambulancières, enfants perdus

    Téméraires sans peur aucune,

    A sept ans, combattants dans la rue.

    CE SONT NOS ENFANTS.

     

    La bravoure ignore le danger

    Derrière la barricade, tireurs enragés,

    Franchissant les pavés pour collecter les munitions,

    Sous le feu ennemi, pour munir leurs compagnons.

    CE SONT NOS ENFANTS.

     

    Sur le trottoir, près de leurs camarades fusillés,

    Ils n’auront jamais renié leurs idées.

    Les fusilleurs auront moins le courage de leurs crimes,

    Eux, n’eurent pas la Révolution pour maxime.

    CE SONT NOS ENFANTS.

     

    Par les nuits, leurs silhouettes frêles, aux aguets,

    Ils vivent l’événement sans désemparer.

    Et partout, ils résisteront obstinément,

    Ils savent que l’avenir se bâtit par le présent.

    CE SONT NOS ENFANTS.

     

    Porte Maillot, ils servaient les canons,

    A treize, quatorze ans, ils tenaient leur place au bataillon.

    Des pavés, où ils jouaient à la marelle, ils ont fait leur lit de mort.

    C’est Paris immortel, qui fait naître ces hommes forts.

    CE SONT NOS ENFANTS.

     

    Enfants des travailleurs, au combat avec leurs pères,

    Ce sont des prolétaires qui cherchaient la lumière.

    Dans les forts, aux tranchées, aux barricades,

    Comme de vrais hommes, ils essuieront les fusillades.

    CE SONT NOS ENFANTS.

     

    JLB 1 FEV 1983

    651 enfants furent arrêtés,

     

    237 avaient 16 ans,

    226, 15 ans,

    103, 14 ans,

    47, 13 ans,

    21, 12 ans,

    11, 11 ans,

    4, 10 ans,

    1, 8 ans,

    1, 7 ans.

     

    1 enfant fût condamné aux travaux forcés,

    8 à la prison

    36 à la maison de correction,

    27 recueillis par l’Assistance Publique,

    12 furent portés disparus.

    On ignore le nombre d’enfants qui périrent lors de la semaine sanglante.

     

     

    D’après :

    Bernard Noël « Dictionnaire de la Commune »

    JP Azéma et M. Winock « Les Communards »

    P.O Lissagaray « Histoire de la Commune de 1871 »

     

    Les enfants et la Commune D'emblée, il convient de rapporter à une juste échelle le peu que l'on sait. Seuls trois bataillons de la garde nationale, sur les 250 à 300 unités constituées ont incorporé des enfants massivement : le bataillon des Pupilles, formé avec des enfants de toutes origines, dont beaucoup d'orphelins, enfants engagés volontairement et encadrés par des adultes, faut-il le préciser. L'autre, le bataillon des Vengeurs de Flourens constitué avec de nombreux adolescents entre 15 et 17 ans, 80% des effectifs, à en croire Verlaine dans ses mémoires11  . Ces « gavroches » se feront tuer pour la plupart sur la barricade du pont d'Austerlitz, le 24 mai, les survivants se replieront sur Belleville où ils se feront massacrer le 27 ou le 28 mai. Le troisième bataillon est celui des Turcos, dont le commandant Wolff sera tué au combat, sans qu'on sache où ni comment. Nous n'avons quasiment rien retrouvé sur cette unité qui semble avoir donné des sueurs froides aux militaires qui recherchent en priorité les enfants et les adolescents ayant combattu dans ses rangs12 

    SITE WWW l conflits.revue.org

     

     


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  • HISTOIRE DE LA COMMUNE DE PARIS 1871

    LA MORT D’UN FEDERE

    Il se bat

    Par la foi révolutionnaire qu’anime son cœur.

    La Révolution est son combat.

    Il veut être digne de cet immense labeur.

     

    LA MORT D’UN Fédéré,

    C’est la mort d’un peu de liberté.

     

    Il est là, toujours là,

    Le fusil sur le bras,

    Dans la tranchée, sur la barricade,

    Face à Versailles à ses brimades.

    Il offre tout pour tous,

    Le fusil en joue.

    Sous la mitraille et les obus,

    Crachant le feu sur les avenues,

    Il est là toujours,

    Opiniâtre, jour après jour,

    Confiant en ses chefs,

    Dans l’engagement long ou bref.

     

    LA MORT D’UN Fédéré,

    C’est la mort d’un peu de liberté.

     

    Il jaillit comme un héros,

    Pour l’honneur de son drapeau,

    Tombent ses frères, blessés ou morts,

    Mais il est là et combat encore.

    L’écharpe rouge en bandoulière,

    Grande cause et cœur fier,

    Repoussant les assauts ennemis,

    Car la Commune, c’est la vie.

    Versailles peut arriver tout entier,

    Il est là, refusant de capituler,

    Dernier soldat de la Révolution,

    Face aux hordes de l’esclavage et de l’oppression.

    Il tient, devant un nombre d’ennemi supérieur,

    Tirant son dernier coup de fusil, il meurt.

     

    IL MEURT avec la foi qui anime son cœur,

    IL MEURT, glorieux de son tragique labeur.

    IL MEURT, dernier des fédérés,

    IL MEURT ET MEURT LA LIBERTE !

     

    JLB 10/11/1982


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  • LES PUPILLES DE LA COMMUNE (photo et gravure)eleve de la Roquette

    LES PUPILLES DE LA COMMUNE (photo et gravure)source Raspouteam.org


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  • BARRICADE BLD PUEBLA

    BARRICADE ROQUETTE BASTILLE 18 mars 1871

      

      


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